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Pour assurer les droits et le bien-être des élèves et par conséquent la réussite scolaire, Le Fonds des Nations Unies pour la Population,UNFPA, à travers le programme conjoint d’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, Menyumenyeshe, en collaboration avec le bureau de la direction provinciale de l’éducation en mairie de Bujumbura et les jeunes volontaires des réseaux socio-communautaires de Mutakura et Kamenge, ont profité des vacances des élèves pour organiser une sensibilisation de masse. Les élèves ont produit des outils de sensibilisation comme les scénettes, les dessins et autres librement choisis sur 6 thèmes qui avaient été prédéterminés et partagés. Les présentations ont été faites aux jours des proclamations des notes des élèves qui se sont fait en présence des parents. Les élèves et les parents ont reçu un paquet de messages dont ils tiendront compte pendant les grandes vacances.

Marie Nshimirimana, est une jeune fille de 16 ans, élève à l’ECOFO Cibitoke III. Elle nous partage son expérience : « nous avons donné des messages clairs à travers les sketchs sur la prévention des grossesses non désirées et précoces aux pairs en présence des parents. Nous avons aussi attiré l'attention des spectateurs sur les signes de prévention et la réponse au Covid-19».  Quant à Ciella Inkunde, 15 ans, elle nous fait savoir qu’elle a beaucoup apprécié la participation des parents lors de cette séance de sensibilisation vu que la sexualité au Burundi est un sujet tabou, ça a été une occasion en or de parler à haute voix tout ce qui est en rapport avec la santé sexuelle et reproductive pour provoquer la communication avec nos parents. Ce genre de séance devrait être fait aussi souvent que possible pour que nous ayons des informations claires sur la santé de la reproduction du fait que nous entrons dans la période de grandes vacances.


"J'ai beaucoup apprécié la participation des parents à cette séance de sensibilisation car c'est un sujet
tabou entre parents et enfants. Cela va provoquer le dialogue entre eux", témoigne Ciella Inkunde.
Photo UNFPA Burundi/ Gloria Iradukunda

Après une sensibilisation de masse qui s’est bien déroulée, UNFPA ne s’est pas arrêté là. Pour appréhender la question des droits et de la santé des adolescents et des jeunes, une session d’échange a été organisée entre les jeunes et les adultes des quartiers des deux zones, Mutakura et Kamenge, notamment les leaders religieux, les chefs des quartiers et les parents sur la santé des jeunes et de la communauté environnante. André Ellis Uwimana, un des pairs éducateurs membre d’un groupe de solidarité, témoigne : « Avec cette formation, j’ai appris à connaitre les parties de mon corps en tant que garçon et celle d’une fille et comment se maitriser. Une autre chose qui m’a beaucoup touché ce sont les inégalités que vivent les filles et les garçons. Dans la culture burundaise, nos familles ont tendance à estimer plus le garçon que la fille en lui donnant plus de chance d’aller à l’école. J’ai compris qu’il ne faut laisser personne de côté pour qu’une nation puisse se développer". Souvent témoin des violences que les jeunes filles subissent,  ce jeune pair éducateur indique avoir appris à connaitre toutes les formes de violences et comment les éradiquer. Pour ce, il s'est engagé à sensibiliser davantage les pairs de nos groupes de solidarité avec l’aide de l’administration locale vu qu'ils ont une rencontre organisée une fois par semaine. Il en a profité pour ndiquer le besoin des outils didactiques comme les dépliants ou les vidéos à poster sur les médias sociaux car ils sont d’une importance capitale.

De son côté, Madame Adelaïde Uwineza, chef du quartier Kavumu dans la Zone Kamenge (Bujumbura mairie), indique se sentir privilégiée pour avoir participé à cette formation en tant que membre de l’administration mais surtout en tant que mère. "Nous avons des lacunes dans l’éducation de nos enfants surtout sur la santé sexuelle et reproductive. Je devrais être la première à parler avec ma fille pour qu’elle ait des informations complètes et claires, mais j’en ai toujours eu honte. Maintenant j'ai compris la pertinence; si je ne le fais pas moi-même, d'autres le feront à ma place et lui donneront des informations érronnées qui pourraient la nuire". 


"J'ai compris la pertinence de parler avec mon enfant, car si je ne le fais, les autres le feront
à ma place", partage Adélaïde Uwineza, chef du quartier Kavumu/Kamenge, touchée par la sensibilisation
faite. Photo UNFPA Burundi/ Gloria Iradukunda

Avec cette formation, Mme Uwineza a indiqué avoir eu une bonne occasion d’apprendre la meilleure manière de communiquer avec ses enfants et avoir pris connaissance des centres de santé amis des jeunes pour collaborer avec les prestataires pour le bien-être des enfants. Elle dit être prête à sensibiliser d’autres parents et les jeunes à fréquenter ces centres de santé dans l’espérance d’avoir des jeunes bien informés. Cela pourra contribuer à réduire des cas de grossesses non désirées à l’école ainsi que les infections sexuellement transmissibles dans la communauté environnante grâce à une sexualité saine et responsable. Les échanges sur les leçons apprises concernant les violences sexuelles basées sur le genre, la santé sexuelle reproductive et l’entreprenariat sans oublier la pandémie de la Covid-19 et la nutrition des adolescents se sont clôturés par une séance d’élaboration des plans d’action conjoints de jeunes et adultes pour les quelques mois qui restent d’ici Décembre 2020 en tenant compte des opportunités offertes par les vacances des élèves qui vont durer deux mois.

Par Gloria Iradukunda