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« L’Approche Globale de l’Ecole nous aide et nous aidera à lutter contre les grossesses non désirées, le copinage qui distrait les élèves au banc de l’école, et les mariages précoces. Nous vivons dans un quartier où l’éducation scolaire n’est pas valorisée. Intégrer les parents, les enseignants, les commerçants, l’administration, donnera comme fruit une bonne éducation de nos élèves, une bonne réussite et un bon avenir », témoigne DN, enseignante au Lycée Municipale de Kinama, en Mairie de Bujumbura.

Les élèves participant à la formation, Gisuru-Ruyigi. Photos UNFPA Burundi/Yves Iradukunda.
Les élèves participant à la formation, Gisuru-Ruyigi. Photos UNFPA Burundi/Yves Iradukunda.

L’Approche globale est une méthodologie de mise en œuvre réussie du programme de la Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et des Jeunes (SSRAJ), qui associe tous les intervenants impliqués dans la mise en place d’une école sécurisée et attractive aux élèves. Elle permet d’éviter les déperditions scolaires, assurer le bien-être des élèves et favorise la réussite scolaire. L’approche fait intervenir de façon discrète tous les acteurs communautaires de la vie scolaire. C’est justement pour obtenir la compréhension et l’adhésion de tout ce monde, partie prenante à la vie de l’école, qu’il a été organisé des séances d’échange dans les Provinces de Ngozi (en communes Gashikanwa et Buye) et Ruyigi (Gisuru) et la Mairie de Bujumbura (Centre Jeunes Kamenge et Kinama). A cette occasion, ils ont tous été invités à communiquer de façon permanente sur la vie de l’école, l’encadrement des adolescents et des jeunes. Il est en effet souhaitable qu’ils arrivent à arrêter ensemble des stratégies de mise en œuvre du programme conjoint en se focalisant sur l’Approche Globale de l’Ecole.

Facilitateur à Gisuru sur l’Approche Global. Photo UNFPA Burundi/Yves Iradukunda
Facilitateur à Gisuru sur l’Approche Global. Photo UNFPA Burundi/Yves Iradukunda

Des idées qui témoignent justement la compréhension et des engagements à de l’implication personnelle sont ressorties de ces échanges. Des administratifs en appellent à la responsabilité personnelle, les parents font la promotion de l’éducation sexuelle en famille et les élèves plaident pour des milieux scolaires sécurisés et veulent des soutiens dans leurs initiatives d’éducation par les pairs.

 « Chacun a un rôle à jouer pour réussir le pari », dira un chef de colline à Gisuru. « La santé sexuelle reste en effet un défi à relever sur ma colline. J’en parle chaque fois qu’il y’a une réunion collinaire. Je crois que chacun devrait être responsable de soi pour y remédier ».

« Le dialogue entre parents et enfants est aussi une bonne méthode », a renchéri un autre participant de Butaganzwa. « Je parle régulièrement de la sexualité avec mes enfants et comme résultat aucune de mes filles n’a eu une grossesse avant son mariage, ce qui est rare dans notre localité ».  « Notre école connait beaucoup de défis. Elle n’est pas clôturée et tout le monde passe par la cour de l’établissement. Nous ne disposons pas de bureau réservé pour le rôle des pères et tantes. Le principe de confidentialité s’en trouve entamé quand nous les sollicitons. Les salles sont aussi insuffisantes pour faciliter le travail des clubs de santé. Nous avons quatre clubs de santé et chacun a trente membres. Nous utilisons les danses, sketches, poèmes comme moyens de transmission de messages mais nous remarquons un désintéressement des membres. En effet nous ne sommes pas appuyés et certains sujets sont au-delà de nos compétences. Nous aimerions avoir des visites des facilitateurs spécialistes en la matière pour plus d’efficacité ». Tous ces constats sont faits par CN et RM. Ils ont respectivement 20 ans et 24 ans et étudient en 3ème science sociale au Lycée Sainte Famille de Kinama

Dès élèves de la 3ème science sociale du Lycée Sainte famille de Kinama donnant leur témoignage. Photo UNFPA Burundi/ Jean Didier Ntungwanayo
Dès élèves de la 3ème science sociale du Lycée Sainte famille de Kinama donnant leur témoignage. Photo UNFPA Burundi/ Jean Didier Ntungwanayo

Dans leur conviction que l'école est le centre de tout, ces élèves plaident pour qu’elle soit un environnement sain permettant un apprentissage et un développement de toutes les compétences à la vie, garant d’un avenir meilleur pour eux et la communauté environnante.

Dr Rose Kamariza, NPO SSRAJ à UNFPA Burundi. Photo UNFPA/Yves Iradukunda
Dr Rose Kamariza, NPO SSRAJ à UNFPA Burundi. Photo UNFPA/Yves Iradukunda

Pour étayer cette sensibilisation à une prise de conscience et une implication communautaire pour une meilleure SSRAJ, le responsable du programme à UNFPA précise que « Les grossesses non désirées peuvent survenir à l’école et au sein de la communauté rurale.  Histoire de s’interroger si « Nos enfants sont équipés de connaissances pour prendre soin d’eux-mêmes ? Suivons-nous régulièrement le comportement de chaque partie prenante pour y apporter de bonnes mesures de mitigation ? Bref, Dr Rose fait remarquer que « nous sommes liés à la sexualité dès notre naissance à la mort. Nous avons donc tous besoin d’un plan d’action global pour une bonne éducation sexuelle de nos enfants à la maison comme à l’école ; partout dans la communauté. 

Ce genre de plan de développement de l’école avec une implication et une participation de toutes les parties prenantes à la vie scolaire a été élaboré chaque fois après les ateliers d’échanges.

Par Yves Iradukunda avec la contribution de Julien Ouedraogo, Dr Rose Kamariza et Dieudonné Nahimana.