L’Université Lumière de Bujumbura (ULBU) a organisé une semaine universitaire autour du thème : « jeunesse et entreprenariat, moteur du développement durable », du 28 au 30 juin 2021, à Bujumbura. Les étudiants ont pris le devant dans l’organisation et la réalisation de cette semaine. Quatre présentations ont été développées par les membres du panel qui était constitué d’un représentant de la banque des jeunes, de l’organisation locale MVURA, d’une organisation qui encadre les jeunes en Technique d’information et de la communication(TIC) et du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). L’université Lumière de Bujumbura compte actuellement 5925 étudiants dont 2500 de sexe masculin et 3425 étudiants de sexe féminin en provenance de tout le Burundi et des pays de la sous-région comme la République Démocratique du Congo. Ces étudiants sont d’une grande diversité culturelle, économique et sociale mais ils ont été pertinemment appelés à vivre en harmonie.
Trois thèmes complémentaires et riches d’informations ont été dévéloppés pour les jeunes étudiants à savoir l’informatique appliquée à l’entreprenariat, le jeune et l’entreprenariat, la démographie et l’entreprenariat. UNFPA a développé le thème de l’atteinte du dividende démographique. Dr Rose Kamariza qui a fait l'exposé au nom de UNFPA a indiqué que le dividende démographique est le potentiel de croissance économique qui peut résulter de changements dans la structure par âge d'une population, principalement lorsque la part de la population en âge de travailler (15 à 64 ans) est supérieure à la part de la population dépendante (14 ans et moins, et 65 ans et plus). En d'autres termes, il s'agit d'une augmentation de la productivité économique qui se produit lorsque le nombre de personnes dans la population active augmente par rapport au nombre de personnes à charge . "La productivité économique, quand toutes les conditions sont remplies, nécessite des investissements des ressources dans des projets rentables", ajoute Dr Kamariza. En effet, actuellement la population burundaise dont l’effectif tourne autour de 11, 6 millions, est jeune. 65% de la population a moins de 25ans, 17 ans étant l’âge médian. L’index de fécondité est de 5,5 (nombre d’enfants par ménage) avec une croissance démographique de 2,4% par an et une mortalité infanto-juvénile de78%. Les filles de 15 à 19 ans contribuent pour 11% de la fécondité générale du pays. En outre, depuis 2015, 7959 filles ont abandonné des écoles fondamentales et post-fondamentales publiques et confessionnelles. A ce rythme, la population pourrait doubler 2030 passant de 9millions en 2010 à 18millions en 2030 si le taux de la prévalence contraceptive demeurait 23%. Accélérer la transition démographique et investir dans le capital humain permettra l’atteinte du dividende démographique.
La sensibilisation des jeunes sur ces défis démographiques était l’objectif de la présentation de UNFPA. Pour construire une vie meilleure, il a été compris qu'il va falloir que les jeunes y ajoutent leur contribution en aidant à inverser les tendances de la démographie qui continuent à croitre afin que la croissance de la population passe de2,4% à 2% en 2025, l’index de fécondité de 6,2(2008) à 3 en 2025. Le changement de comportement des adolescents et des jeunes étudiants en matière de la santé sexuelle et reproductive serait d’une importance majeure pour cette maitrise de la population. Comme partagés à travers plusieurs interventions, la planification de leur vie à l’université et après doit être faite et par les garçons et par les filles afin d’orienter leur vie en fonction des réalités socio-économiques. D'autres membres du pannel ont renchéri en oriantant les étudiants vers une école à la vie, les interpellant à commencer dès maintenant à monter les projets réalistes et à grand impact tout en usant des approches innovantes. Quant au Recteur de l’Université Lumière de Bujumbura, il s'est exprimé en citant le propos de Peter Drucker: "La meilleure façon de prédire l'avenir est de le créer". L’exposition des produits de leur labeur a démontré que les étudiants de l’université se sont déjà lancés sur le terrain de l’entreprenariat. Ils ont déjà commencé à prendre leur vie en main en prenant en charge les loyers de leurs logements, se nourrir, s’habiller etc. Ils investissent dans leur autonomisation mais c’est une initiative qui nécessite un accompagnement technique et financier.
Précisons que les responsables administratifs de l’Université Lumière de Bujumbura investissent leurs efforts et compétences dans le développement de cet esprit entrepreneurial et le leadership des filles et des garçons, comme confirmé par le Recteur. C’est une des stratégies de lutter contre les violences sexuelles et basés sur le genre, contre le chômage qui frappe les jeunes en les amenant à créer eux-mêmes les emplois et à contribuer à la productivité pour un développement durable.
Par Dr Rose Kamariza et Queen BM Nyeniteka