« Les femmes nous sommes capables ! /Les femmes vous êtes capables ! ce slogan qui est souvent utilisé pour reconnaître et encourager l’empowerment de la femme burundaise a été plusieurs fois répété pendant l’accueil et à travers différents discours prononcés lors de la visite du personnel de UNFPA Burundi dans le site de Mayengo, non seulement par les femmes du site elles-mêmes mais aussi par tous les orateurs qui ont pris la parole à cette circonstance.
C’était ce 8 mars 2022 à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme. UNFPA avait naturellement pris part à la cérémonie officielle ayant était organisée dans la province de Rumonge, une région qui abrite le site de Mayengo, avec une remarquable représentation de toutes les femmes du Bureau. Mais, comme pour casser la routine et marquer la différence dans la célébration de ce genre d’événement, l’équipe est partie dans l’après-midi visiter le site de Mayengo.
Un colis composé de 100 pagnes, 100 sacoches et 100 parapluies a alors été remis à plus de 150 femmes du site. L’idée derrière étant de se joindre et célébrer le 8 mars avec les habitants du village pour lequel UNFPA a contribué dans son implantation et à la création des conditions de vie acceptables et dignes surtout pour les adolescents, les jeunes et les femmes en âge de procréer. La population du site, le chef de colline en premier ont été très contents et ont bien apprécié ce geste. Ils ont ainsi saisi cette opportunité pour dire que les habitants du village s’habituent progressivement et commencent à mener une vie normale quoi que les défis ne manquent pas toujours. Entre autres, le chef de colline a signalé que les différentes formations à des métiers ont été suivies sur de courtes durées. Par conséquent, les gens n’ont pas pu, pour la plupart continuer à exercer et vivre de ces métiers. Ils demandent des sessions de recyclage relativement longues. Bien plus ils souhaitent un appui pour pouvoir reprendre des activités de pêche étant donné que plus de 90% des hommes du site vivaient de ce métier avant la catastrophe de Nyaruhongoka qui les a déplacés de leurs anciennes habitations en 2019. En plus de ces demandes exprimées par le chef de colline, une représentante des femmes du site au niveau communal a quant à elle demandé que les salles de classe de l’école qui accueille leurs enfants soient augmentées et que leurs ménages soient dotés d’espaces pour cuisiner (ibikoni) ainsi que des toilettes adaptées aux conditions du sol de la localité, pouvant donc tenir beaucoup plus longtemps. Ils ont aussi besoin de place du marché et des terres pour cultiver. En effet, chaque ménage du site dispose de 15 sur 20 m2 de propriété foncière ce qui est très insignifiant pour des familles qui vivent essentiellement de l’agriculture.
Signalons que ce site de Mayengo est devenu aujourd’hui comme un village intégré grâce aux interventions du programme conjoint UNFPA, PNUD et UNICEF réalisées dans le site depuis Mars 2019. Il compte en effet 174 ménages de déplacés par les inondations survenues à Nyaruhongoka en 2019 qui cohabitent avec 40 ménages de population locale hôte.
Les principales réalisations de UNFPA dans le cadre de ce projet conjoints étaient centrées sur la mise en place d’un centre communautaire jeune, avec un réseau d’agents de santé communautaire pour promouvoir la santé de la reproduction et la planification familiale en particulier. UNFPA a travaillé aussi au renforcement des capacités des leaders communautaires pour la lutte contre les VBG et a contribué à la mise en place des groupes de solidarité pour les femmes et les jeunes filles et garçons du site de Mayengo.
Par Dieudonné Nahimana
