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Dans le cadre du « Projet de Renforcement de la Résilience des Communautés Rurales pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle/ TUBEHONEZA » exécuté en consortium avec la FAO, le PAM et UNICEF, UNFPA a choisi comme approche d’intervention la mise en place des relais communautaires. C’est une structure qui collabore avec UNFPA pour réaliser des actions visant la préservation du tissu social au niveau communautaire. Ils ont pour cela été renforcés pour appuyer dans des activités de sensibilisation sur la prévention et la réponse communautaire aux Violences Basées sur le Genre, la planification familiale et la gestion pacifique des conflits.

Après la dernière formation sur les mécanismes et techniques de gestion des conflits, les relais communautaires TUBEHONEZA ont été invités à user des connaissances acquises pour aider à résoudre les conflits mineurs qui surgissent fréquemment au niveau de la communauté. Après trois mois de formation sur les mécanismes et techniques de gestion pacifique des conflits organisée par UNFPA à l’endroit de ces relais communautaire TUBEHONEZA, les témoignages recueillis dans la foulée de ce renforcement des capacités font état d’une appréciation positivité de leurs prestations.

Les responsables administratifs à la base tout comme les administrés sont unanime sur le fait que les services de médiation et de facilitation dans la résolution des conflits contribuent substantiellement à asseoir une cohabitation harmonieuse au niveau communautaire. Bien au début de leur prestation dans leurs communautés respectives pour le compte de UNFPA, les relais communautaires ont commencé à donner des messages de sensibilisation sur la lutte contre les violences basées sur le genre, leurs principales causes, leurs différentes formes ainsi que la manière de les prévenir et y répondre. Leur rôle avait dès lors été reconnu et soutenu par l’administration, et leur travail était bien quotté au niveau de la communauté.

Après trois mois, de réalisations plutôt satisfaisantes ressortent; les relais communautaires ont de façon globale reçu 545 cas dont 252 sont en rapport avec les violences basées sur le genre. Ils en ont résolu 430 soit 79% et ont renvoyé vers les instances supérieures 115 cas soit 21%. Lors des séances de suivi et d’encadrement du travail de ces relais communautaires TUBEHONEZA, il a été observé une bonne considération de leur travail et par les chefs de collines et par les bénéficiaires de leurs services en l’occurrence la population à la base au sein des communautés. Pour les administratifs collinaires, le rôle des relais communautaires est positivement apprécié à deux niveaux : d’une part, leurs interventions ont sensiblement diminué les cas de conflits qui remontent jusqu’à leur échelon et d’autre part, certains administratifs sollicitent leur appui pour traiter des affaires qui leur sont soumises. Le chef de la colline Buyongwe en commune Mishiha de la province Cankuzo explique bien cette double contribution des relais communautaires TUBEHONEZA : « Depuis que je suis nouvellement élu comme chef de colline, je reçois et tranche les litiges communautaires le mardi de chaque semaine. Comme je sais que sur ma colline il y a des personnes qui ont reçu des connaissances en matière de gestion des conflits, je leur ai demandé d’en avoir au moins une à mon côté pendant cette séance". Ce chef collinaire a ajouté que ces relais communautaires sont un grand appui pour éclairer les décisions ou conseils qu'il réserve à chaque cas. En outre, il a été noté une diminution progressive de cas qui remontent jusqu’à à l'administration. Les gens se confient d’abord à ces relais communautaires qui dans beaucoup de cas trouvent des bonnes solutions à proposer.

En plus de leur intervention à la lutte contre les violences basées sur le genre et à la résolution des conflits, les relais communautaires font des séances de sensibilisation et formation sur la planification familiale et les services disponibles. Ceci se fait lors des séances d’animation qu’ils organisent en collaboration avec l’administration collinaire. En outre, à travers des sensibilisations et une mobilisation de ces acteurs locaux, des synergies d’action ont été créées au niveau des collines. En définitive, des messages, des informations basiques en rapport avec la lutte/réponse contre les VBG, la planification familiale et la gestion pacifique des conflits ont pu arriver directement et très rapidement à une large population des localités à la base.

Par Dieudonné Nahimana