Depuis le 25/08/2024 ont débuté les travaux de numérotation des ménages et à partir du 2/09/2024 se sont enchaînés les travaux en rapport avec le dénombrement proprement dit, lancés officiellement par la Président de la République du Burundi, qui a donné l’exemple en se faisant recenser et en invitant les autorités locales à sensibiliser et à mobiliser les populations pour en faire de même. Cette phase qui a duré 21 jours, jusqu’au 22/09/2024, sur toute l’étendue du territoire, a été étendue sur 5 jours c'est à dire jusqu'au 27/09/2024 pour faire un ratissage permettant de rattraper les retardataires, afin d’assurer l’exhaustivité dans la couverture.
La collecte des données sur le terrain a concerné 13472 Zones de dénombrement, affectées à autant d’agents recenseurs, encadrés par 2955 Chefs de district, eux-mêmes encadrés par 596 Contrôleurs dans les 42 Communes, sous la supervision de 42 Superviseurs, en général à la tête de chacune des 42 Communes, tous sous le coaching des cadres du BCR, postés dans chacune des 5 provinces, suivant le nouveau découpage.
Pour un appui technique au bon fonctionnement de l’application CAPI de collecte, les différents agents recenseurs ont été encadrés par 119 ATICs au niveau communal et 10 ATICs superviseurs au niveau provincial. C’est dans ce contexte que s’est inscrite la mission de supervision du dénombrement principal par le staff UNFPA dans les différentes provinces du Burundi à savoir Bujumbura, Gitega, Butanyerera, Buhumuza, et Burunga.
La visite s’est déroulée dans différentes provinces du pays dans le cadre d’un suivi quantitatif et qualitatif afin de rencontrer les acteurs clés dans cette période cruciale de collecte de données du RGPHAE. Les points abordés au jour le jour portaient sur l’évaluation de la maîtrise des différents outils de collecte de données par les agents recenseurs, la qualité du travail des agents sur terrain, et l’évaluation de la performance de ces agents en vue de la maîtrise du calendrier mis en place.
Il s' agissait aussi des séances d’échanges avec les autorités, les communautés locales et les agents sur terrain, pour rappeler l’importance de la participation de tous dans ce travail du RGPHAE, afin d’assurer une collecte de données complètes et fiables. Le Conseiller Technique Principal (CTP) du RGPHAE et son homologue consultant national ont pu s’entretenir avec différents membres de l’équipe du recensement pour comprendre les défis rencontrés au quotidien, et évaluer leur performance globale.
Un renforcement de capacités a aussi été offert à ces agents, ainsi qu’à leurs chefs de district, contrôleurs, et superviseurs, avec un accent particulier sur la bonne supervision, l’évaluation de la performance et la qualité de données collectées. Pour enrichir la supervision, le CTP et le superviseur TIC ont passé en revue la performance des chefs de districts par une évaluation des données issues du Dashboard inclue dans l’application de collecte de leurs agents recenseurs.
C’est durant cette séance que divers défis ont été abordés notamment le cas de certains questionaires partiellement remplis, et de certaines données manquantes à compléter en l’occurence sur les variables clés telles que l’âge et le sexe. Chaque chef de district a pu échanger avec le CTP pour identifier les données manquantes des agents sous leur supervision pour prendre action immédiate. Ces séances se sont avérées très nécessaires dans la commune de Ngozi où beaucoup de chefs districts et contrôleurs avaient besoin de renforcement, surtout en supervision.
S’agissant de la visite de la première équipe dans la province de Butanyerera, l’équipe de supervision, accompagnée du Représentant Résident de UNFPA Burundi, a visité la commune de Kayanza où elle a été accueillie par Monsieur Vianney Ndikumana, chef de cabinet du gouverneur de Kayanza. Le chef de cabinet a saisi cette occasion pour partager l’état d’avancement des travaux en cours, qui sont globalement satisfaisants, malgré quelques problèmes rencontrés avec les adeptes de certaines religions de Kayanza, qui refusent de participer aux enquêtes. L’appui auprès des autorités pour ces derniers cas a été sollicité pour approcher ces groupes et leur partager l’importance du recensement et leur assurer de la confidentialité des données qui seront collectées. Le Représentant Résident de l’UNFPA a saisi cette occasion pour réitérer ses félicitations au Gouvernement du Burundi et toutes les autorités locales pour leur engagement dans la conduite exemplaire de cette opération, tout en rassurant les autorités locales que, même si après leurs efforts pour faire recenser toute la population tout n’était pas couronné de succès, le Burundi n’en serait pas une exception car ce n’est pas toujours facile de réaliser une couverture du recensement à cent pour cent comme on le souhaite. Ce d’autant plus que les indications sur la couverture situent la collecte autour de 99%; ce qui est louable au regard de ce qui se fait dans d’autres pays. Cette visite du Représentant Résident de l’UNFPA Burundi a été également une occasion pour répondre aux questions des agents recenseurs, leurs chefs de district et contrôleurs et ainsi comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur terrain. Compte tenu du délai du dénombrement, il a été souligné la nécessité d’identifier tous les agents ayant beaucoup de ménages restant à dénombrer pour pouvoir faire appel à eux pour renforcer d’autres agents qui avaient plus de ménages à couvrir. La visite dans les provinces de Gitega et Butanyerera a permis une exposition importante des défis pouvant entraîner des retards. En vue de fournir d’importants éclaircissements, des démonstrations d’ordre technique ont été effectuées.
La mission de supervision s’est conclue par une visite dans la commune de Kirundo, tenue en date du 21 septembre 2024 en collaboration avec Monsieur Fabrice Niyomugisha, superviseur du RGPHAE à Kirundo, pour apprécier le travail de la commune. L’un des objectifs globaux de cette mission étant également d’évaluer la couverture du dénombrement en cours par rapport à la numérotation du début, ainsi que la qualité des données collectées, chaque visite consistait à faire un bilan complet de l’état d’avancement des travaux des agents, compte tenu du nombre de jours restants pour cette phase cruciale.
Sur le plan logistique, l’absence d'électricité dans certaines zones éloignées demeure un obstacle majeur. De plus, il a été noté un manque de power banks supplémentaires pour les agents recenseurs, dans ces zones éloignées sans accès à l’électricité, afin de garantir une autonomie d’au moins 2 à 3 jours de collecte avant la prochaine recharge, bien que ces agents disposaient déjà chacun d’un powerbank de réserve dans leurs équipes. S’agissant des tablettes, elles fonctionnaient bien en général, même s’il a fallu parfois deux à trois jours pour attendre le remplacement de certaines tombées en panne; ce qui était de nature à ralentir les opérations.
Concernant la conduite des interviews, certains répondants hésitaient parfois à donner des informations ou alors trouvaient certaines questions délicates, notamment celles sur les conditions de vie et le matériel agricole.
2ème Mission de supervision pour un bon déroulement du recensement!
La deuxième équipe a effectué sa mission du 9 au 20 septembre dans les provinces de Buhumuza (Ruyigi, Butaganzwa et Nyabitsinda) et de Burunga (Giharo, Rutana, Makamba et Nyanza lac). La mission a sollicité l'aide des autorités locales, afin de veiller à la sécurité des agents recenseurs, et de garantir la disponibilité de l'électricité dans les zones de travail. Le recensement du RGPHAE a bénéficié d'une large sensibilisation auprès des autorités locales et de la population, avec l'appui des chefs de colline et la distribution d'affiches. L'Église catholique a également contribué à la diffusion des informations. Toutefois, une communauté religieuse, les "Abasohoke", a refusé de se faire recenser, nécessitant une intervention des autorités locales. Après des débuts difficiles, la sensibilisation a porté ses fruits et la majorité de la population a coopéré.
Sur le plan matériel, les agents recenseurs maîtrisent l'utilisation des tablettes, bien que des problèmes techniques aient été signalés, notamment des pannes et des erreurs d'interprétation de certaines questions. Des mises à jour de l'application ont également causé des soucis, mais aucun vol de tablette n'a été rapporté. Des problèmes ont également été notés, notamment l’insuffisance de powerbanks et de chargeurs, ce qui complique le rechargement des appareils. Certaines tablettes ne sont pas configurées correctement, notamment pour les superviseurs, et des problèmes GPS ont été rapportés.
Le RGPHAE a rencontré divers défis, notamment dans la phase de sensibilisation. Alors que les zones rurales ont montré une meilleure adhésion, la population urbaine, plus réticente, n'a pas toujours bien accepté les efforts de communication. Les autorités locales, en particulier les chefs de collines, ont joué un rôle crucial en facilitant l'engagement communautaire, même si des difficultés persistent dans certains quartiers. La disponibilité des habitants, souvent agriculteurs ou commerçants, a posé problème, de nombreux ménages n’étant pas présents lors des passages des agents recenseurs. Pour pallier cela, les agents ont reçu pour consigne de prévenir à l'avance les ménages, et des rendez-vous ont été organisés en collaboration avec les autorités locales. Cependant, dans certaines communautés religieuses, des refus ont été enregistrés, les habitants invoquant leurs croyances pour justifier leur non-participation, notamment à Kayogoro et Kibago, où des individus ont refusé de se faire recenser pour des raisons religieuses ou personnelles, bien que ces situations aient été résolues par l'intervention des autorités locales. Néanmoins, la flexibilité des ménages, qui proposent des rendez-vous adaptés à leur disponibilité, témoigne d'un bon niveau d'engagement, bien que certains n'aient pas respecté ces rendez-vous.
En somme, malgré les défis rencontrés en matière de sensibilisation, de disponibilité de la population et de logistique, les efforts concertés des agents recenseurs, des autorités locales et des superviseurs ont permis de maintenir un certain équilibre dans l'avancement du recensement et d'améliorer davantage le déroulement des opérations.
La supervision des agents a été rigoureuse, avec un suivi quotidien via le dashboard intégré dans les tablettes et le dashboard central. Les superviseurs et les chefs d'équipe ont joué un rôle crucial pour assurer la qualité des données et la bonne administration des questionnaires. Cependant, certains superviseurs manquaient parfois de moyens, notamment des crédits de communication qui sont arrivés en retard, ce qui a limité leur efficacité durant les premiers jours. Des erreurs de numérotation des ménages ont également été observées chez certains agents, nécessitant un nouveau dénombrement. Le module agricole a souvent été mal compris, et certains agents ont simplifié leur travail en sautant des questions ou en modifiant les tailles des ménages; ce qui a été découvert et corrigé grâce au suivi mis en place par une équipe de veille placée au niveau central et qui faisait le monitoring de la performance des agents et de la qualité dès la collecte à travers le Dashbord central.
En conclusion, la supervision sur le terrain a été salutaire car elle a permis non seulement de suivre la performance des agents en vue du respect des délais de collecte, mais aussi et surtout elle a permis de suivre instantanément la qualité de collecte et d’y apporter les correctifs nécessaires le cas échéant, tout en renforçant les capacités des agents recenseurs pour une bonne suite de la collecte des données.
Des défis d’ordre administratif, technique, financier et logistique ont existé mais grâce à cette supervision et le retour des informations au niveau central, des réponses ont été apportées autant que possible pour la bonne conduite des opérations.
Dans l’ensemble et au terme de cette collecte de données du dénombrement, avec une couverture située autour de 99% des ménages ordinaires et de sa population touchée, on peut affirmer que l’opération a été couronnée de succès.
Il reste à poursuivre les efforts de suivi de l’UNFPA en tant que lead en matière de données et des autres partenaires impliqués dans le processus, aux côtés du Gouvernement, afin que la phase post-dénombrement très attendue, confirme les prémisses du dénombrement car c’est la plus importante permettant de mettre à la disposition des utilisateurs potentiels, les indicateurs tant attendus pour l’élaboration, la mise en oeuvre et le suivi des politiques et programmes en faveur de la population du Burundi.