Du 11au 14 mai 2021 les concepteurs des curricula et les accompagnateurs de la révision des programmes d’enseignement des écoles fondamentales se sont réunis en partenariat avec UNFPA, à Gitega, pour poursuivre le processus d’introduction de l’éducation sexuelle complète dans les programmes du 2ème et 3ème cycle de l’école fondamentale.
L’équipe nationale chargée de concevoir les programmes d’éducation sexuelle destinés aux jeunes scolarisés a reçu des connaissances sur les concepts de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes, des notions de l’atteinte du dividende démographique et en méthodologies de l’enseignement de ces thématiques en classes de 4ème, 5ème et 6ème années. Des professeurs de l’université ont été mobilisés pour appuyer le transfert des connaissances sur la santé de la reproduction à ces concepteurs des programmes.
L’objectif de l’atelier était de renforcer les capacités des concepteurs des programmes des écoles fondamentales en Santé Sexuelle Reproductive des Adolescents et des Jeunes (SSRAJ) afin de garantir aux adolescents et aux jeunes l’accès à l’éducation sexuelle complète de qualité. Il était aussi question de spécifiquement imprégner l’équipe du Bureau d’Etudes et des Curricula du Préscolaire et de l’Enseignement Fondamental en concepts de l’éducation sexuelle et de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes sans oublier de permettre l’élaboration des perspectives à venir concernant l’intégration de la SSRAJ.
Plusieurs thèmes ont été développés comme l’éducation sexuelle pour un développement harmonieux de l’enfant et de l’adolescent, la définition d’une éducation sexuelle efficace, Les principes d’une bonne éducation sexuelle , les avantages d’une éducation sexuelle bien menée ; Le développement psychoaffectif de l’enfant et les questions sexuelles ; Education à la sexualité, partie intégrante de l’apprentissage de la citoyenneté ; L’éducation sexuelle dans un contexte d’un système scolaire formel, le dividende démographique, les infections sexuellement transmissibles, les droits et les valeurs, les violences sexuelles basées sur le genre, la sexualité et les cercles de la sexualité et la méthodologie de l’enseignement de la SSRAJ aux jeunes de 10 à 19 ans ainsi que le mode d’intégration de la SSRAJ dans le curriculum (2015). Les concepteurs ont été enthousiastes et ont suivi avec intérêt les présentations. Il faut dire que la curiosité du savoir était tout d’abord individuelle avant d’être professionnelle. Au fur et à mesure que les échanges ont évolué les concepteurs des programmes ont posé des questions pertinentes, abordant les aspects d’ordre culturel qui sont tabous et la possibilité de les exprimer dans un langage professionnel et adapté à l’âge des élèves de la 4,5 et 6ème années.
Les concepteurs des programmes ont appris que l’enseignement se fonde sur 4 principes comme donner une information scientifique complète exempte de jugement de valeur, tenir compte de l’âge de l’enfant /adolescent, contextualiser l’information en tenant compte des réalités socio-culturelles, échanger et convaincre au lieu d’interdire et punir. Les simulations d’intégration des thématiques de SSRAJ ont constitué une étape intéressante et pertinente qui a été appuyée par deux professeurs de l’université dont un accompagnateur de la révision des curricula. Le Directeur Général des Curricula et des Innovations Pédagogiques, Professeur André NDUWIMANA a dirigé la validation des thèmes et sous thèmes sur la SSRAJ à intégrer dans les curricula de 4è, 5è et 6è années. Au cours de cette activité, il a insisté sur l’adaptation de la matière à enseigner au niveau des élèves et au respect des droits des adolescents et des jeunes d’avoir accès à l’information scientifique, correcte et complète en matière de la santé sexuelle. Il a conclu sa présentation en évoquant dans cette éducation pour la santé sexuelle les parents afin de provoquer le dialogue entre les parents et élèves et vice versa.
Précisons que de 2014 à 2019, 3921 élèves ont abandonné l’école fondamentale suite aux grossesses précoces. Les données du systèmes d’informations sanitaires documentent sur les adolescents et les jeunes qui fréquentent les formations sanitaires suites aux infections sexuellement transmissibles et se font dépister pour le VIH. La fécondité des adolescents est estimée à 8% et 15%. En introduisant l’éducation complète pour la sexualité dans les programmes de formation, les attitudes, les comportements sexuels à risque chez les jeunes seraient réduits. L’intégration de la Santé Sexuelle Reproductive dans les programmes de formation des classes de 7, 8 et 9èmes années a été possible grâce à l’accompagnement de UNFPA au ministère de l’éducation et de la recherche scientifique.
Par Dr Rose Kamariza et Queen Belle Monique Nyeniteka