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Les administratifs à la base: acteurs clés dans la lutte contre les violences basées sur le genre

Les administratifs à la base: acteurs clés dans la lutte contre les violences basées sur le genre

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Les administratifs à la base: acteurs clés dans la lutte contre les violences basées sur le genre

calendar_today 26 Août 2024

Les administratifs à la base: acteur clé dans la lutte contre les violences basées sur le genre
Les administratifs à la base: acteur clé dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

L'Institution de l'Ombudsman de la République du Burundi en collaboration avec UNFPA Burundi a lancé du 12 au 16 août 2024 une campagne de sensibilisation pour les responsables administratifs et les différents acteurs de la Province de Ngozi à tous les niveaux.

Participants à la campagne
Participants à la campagne

Cette campagne qui s’est déroulée dans les communes de Ngozi, Gashikanwa, Mwumba et Ruhororo visait à renforcer la compréhension et l'engagement des responsables administratifs et des acteurs locaux à tous les niveaux , sur la compréhension  des questions cruciales telles que la maîtrise de la croissance démographique, l'égalité de genre, et la prévention des violences sexuelles et basées sur le genre. C'était aussi une occasion de souligner l’impact de la croissance démographique sur les ressources et le développement du pays et d'échanger sur les contributions de tout un chacun pour faire de la démographie une opportunité pour le développement durable, tout en consolidant la paix et la cohésion sociale au sein de la communauté.

 

"Pour que le Burundi accomplisse sa vision, nous devons investir dans le capital humain, avec un accent particulier sur le changement de mentalité, qui est le pilier du développement de toute nation," a déclaré Mme Aimée Laurentine KANYANA, l’Ombusdman Burundais. Elle a poursuivi en soulignant que cette campagne de sensibilisation, menée pour les responsables administratifs locaux proches de la population vise à renforcer les connaissances sur les causes et les effets des violences basées sur le genre et de comment lutter contre ces violences. Elle a également mis l'accent sur les moyens de tirer profi du dividende démographique afin que la population burundaise, majoritairement active, ne soit pas perçue comme un obstacle au développement économique du pays, mais plutôt comme un moteur puissant de ce développement. L'Ombudsman n'a pas manqué d'interpeller ces administratifs de base de s'engager à relayer les mêmes messages dans la communauté. 

 

“Le dividende démographique ne peut être atteint que si, et seulement si, le pays investit dans plusieurs secteurs stratégiques, notamment l'éducation, la santé et le leadership,” déclare Judicaël Elidje, Représentant Résident de l'UNFPA au Burundi. Il souligne que toute personne victime de violences basées sur le genre est empêchée de contribuer pleinement à son potentiel maximal. Les violences représentent non seulement des violations des droits, mais aussi des injustices: "Au lieu de se concentrer sur leur développement, les gens se retrouvent à gérer des conflits. La démographie ne devient une opportunité que si l'on investit véritablement dans les individus et leur bien-être", ajoute le Représentant Résident de l'UNFPA Burundi.

Le dividende démographique : les enjeux et défis

Participante à la campagne
Participante à la campagne

Plusieurs présentations et échanges ont été faits pour montrer les enjeux et pouvoir proposer des solutions aux défis identifiés. "Chaque jour, 1 370 personnes naissent au Burundi," informe Dr Georges GAHUNGU, chargé du programme Jeunes/VIH à l'UNFPA Burundi, lors de sa présentation. "1 370! C’est un nombre impressionnant de naissances par jour," s’exclament les administrateurs locaux dans la salle, captivés par cette statistique qui souligne l'importance cruciale de la planification familiale.Il a également été compris que la planification familiale n’est pas seulement vitale pour la gestion démographique du pays, mais aussi pour la santé des femmes.

Concernant les aspects de lutte contre les violences basées sur le genre, il a été entendu qu'il n y a aucune cause valable pour motiver et expliquer la violence. "Le foyer n’est pas un ring de boxe.Quelle que soit la raison, si une personne dans votre communauté bat sa femme, cela constitue une violence basée sur le genre (VBG) " interpelle Bonose NIYONZIMA, la chargée du programme genre à UNFPA Burundi". Elle a souligné que l’égalité genre implique une collaboration harmonieuse entre l'homme et la femme, notamment en matière de gestion financière et autres décisions familiales clés. Ceci fût aussi une occasion d'insister sur l’importance d’aborder et d'integrer la question de lutte contre les VBG dans les réunions communautaires.

 

Godence Nizigiyimana, responsable de l’équipe de la Croix-Rouge dans la commune de Gashikanwa dans la province de Ngozi, met en lumière le nombre élevé de cas de violences basées sur le genre (VBG) dans sa commune. Elle rapporte notamment l'incident tragique où un mari, soupçonnant que sa femme se livrait à la prostitution après l'avoir vue avec une importante somme d'argent, alors que cet argent provenait en réalité de son petit commerce, a réagi avec une violence extrême. En colère, il a versé du piment sur les parties intimes de sa femme, provoquant des complications graves, notamment un gonflement douloureux. "Nous avons dû intervenir rapidement en l'amenant à l'hôpital," précise-t-elle.

" Cette campagne m'a profondément sensibilisé à l'importance de la médiation et du dialogue au sein des couples. À l'avenir, je m'engage à renforcer ces pratiques de médiation dans ma communauté pour prévenir ces violences. Prévenir est toujours préférable que guérir.", renchérit Godence Nizigiyimana.

Nicelate Ndagiwenimana, directrice de l’Ecofo de Kavyi dans la commune de Mwumba, exprime avoir compris l'importance de la prévention des conflits et de la promotion de l'égalité des genres. "A l'école, où je suis directrice, il y a de nombreux jeunes adolescents. Je vais leur enseigner dès leur jeune âge l'importance de la planification familiale et de la maîtrise des dividendes démographiques, afin que lorsqu'ils seront en âge de se marier, ils puissent planifier le nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir et planifier leur avenir" partage-t-elle.

Des échanges fructueux ont émané de cette campagne et ces administratifs de base sont rentrés plus déterminés à contribuer à la promotion de la planification familiale et la lutte contre les violences basées sur le genre.

Par Chirac Mugisha