Le Remote Programming ou encore la programmation à distance est un mécanisme qui permet de mettre en œuvre les programmes dans une situation d'insécurité très grave, voire inacceptable. Ceci suppose qu'on ne puisse plus avoir accès aux bureaux, qu'on est dans l'impossibilité de se déplacer pour aller à la rencontre des populations qui ont besoin des services habituellement offerts.

Le staff de UNFPA Burundi a bénéficié ce lundi 18.05.2015 d'une mini formation sur la programmation à distance. La situation politique et sécuritaire qui prévaut au Burundi a fait que des personnes estimées à plus ou moins 105.000 burundais ont déjà fui vers les pays voisins depuis mi-avril, avec toutes les implications que cela peut avoir sur la vie des enfants, des jeunes et adolescents et celle des femmes.

La programmation à distance est selon Dr. Jonathan NDZI, plus importante en début de crise. Elle consiste donc à s'organiser à telle estime que chaque programme soit mis en œuvre, du moins pour l'assistance humanitaire : dans le cadre de UNFPA, donner les soins appropriées aux femmes et aux jeunes filles qui accouchent pendant la période de crise humanitaire et assister les victimes des violences sexuelles (particulièrement les femmes et les filles mais aussi les hommes et garçons) en assurant la disponibilité des kits post viol permettant de prévenir les grossesses non désirées et l'infection au VIH ; telles semblent être les actions les plus urgentes à mettre en œuvre dans de tels contextes.

Dr Jonathan NDZI a souligné qu'il convient pour cela d'œuvrer à développer de manière continue les capacités des partenaires nationaux afin d'assurer une réponse adéquate lorsqu'une situation humanitaire se présente.

Le staff du bureau du Burundi qui a suivi cette mini formation dispensée par Dr. Jonathan NDZI, coordonnateur humanitaire au sein du bureau régional -ESARO- a apprécié positivement ce partage de connaissances. « S'il arrivait que l'on doive travailler n'étant pas au pays ou dans la région concernée et ne pouvant pas s'y rendre, on sait maintenant comment procéder et ce qu'il faut pour mener à bien notre travail, tout en nous assurant que notre rôle dans les situations humanitaires soit bien assumé » a estimé Amira Diallo qui participait via skype à cette formation.

Rappelons que des populations nombreuses se sont réfugiées vers les pays voisins (Rwanda, RDC et Tanzanie) et parmi celles-ci, des femmes et des jeunes filles qui ont besoin de soins spéciaux et urgents en cas de grossesse, d'accouchement ou de violence sexuelle ou tout simplement de kits de dignité pour la protection de leur dignité. Les connaissances acquises au cours de la formation seront donc mises à profit par le bureau pays pour répondre de manière adéquate à ces besoins qui sont en réalité des droits.