Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back

La fistule obstétricale, évitable, traitable et guérissable

La fistule obstétricale, évitable, traitable et guérissable

News

La fistule obstétricale, évitable, traitable et guérissable

calendar_today 17 Août 2020

La fistule obstétricale, évitable, traitable et guérissable

Le vendredi 14 Août 2020, une campagne de réparation des fistules obstétricales a été lancé par Son Excellence La première Dame du Burundi, Mme Angeline Ndayishimiye Ndayubaha. Cette campagne organisée par Le Ministère en charge de la Santé Publique en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) avait pour thème : « La fistule obstétricale est évitable, traitable et guérissable ». Le lancement de cette campagne s’est déroulé au centre Urumuri en province de Gitega.

Les cérémonies ont été entamées par une visite de la Première Dame du Burundi à ce centre, le seul traitant les fistules obstétricales au Burundi. Elle en a profité pour faire des dons aux femmes qui s’y trouvaient. Le Centre Urumuri a également reçu un don de la part de la Première Dame, dons qui faciliteront la prise en charge et assistance des femmes fistuleuses se trouvant à ce centre

SE La Première Dame faisant un don à une femme assistée au centre urumuri.
Photo UNFPA Burundi/ Queen BM Nyeniteka
Ensemble de dons offerts au centre Urumuri pour une meilleure prise en charge intégrée des femmes
souffrant de fistule obstétricale. Photo UNFPA Burundi/Queen BM Nyeniteka

« Les femmes qui souffrent des fistules obstétricales sont souvent condamnées à l’isolement, à la stigmatisation et à l’abandon de leurs proches », indique la Première Dame du Burundi. Marguerite Sinzobakwira le confirme à travers son témoignage. Elle a vécu pendant 40 ans souffrant de fistule obstétricale et rejetée par tous. « J’ai toujours vécu le rejet à cause de la fistule obstétricale. Pendant 40 ans, je ne me suis plus rendue à la messe, non pas que je ne voulais pas prier mais juste à cause des odeurs que je dégageais et personne ne restait à mes côtés. Pendant 40 ans j’allais puiser de l’eau après les autres En passant dans la rue, tout le monde me fuyait comme quoi je sentais mauvais, je loue l’Eternel pour ma guérison », partage Marguerite. Elle n’a pas manqué de préciser qu’elle est devenue une pionnière dans sa communauté allant sensibiliser celles qui souffrent de cette maladie pour leur dire qu’elle est traitable tout en leur partageant son témoignage. « J’étais devenue comme une malédiction dans mon voisinage, je ne laisserai personne que je connais subir ce que j’ai eu à souffrir », termine Marguerite Sinzobakwira tout en remerciant le corps médical du centre urumuri et tous ceux qui appui ce centre.

40 ans de fistule obstétricale, 40 ans d'isolation, 40 ans de larmes et de vie en arrière-court. Marguerite
Sinzobakwira partage son témoignage à propos de sa guérison et de a dignité retrouvée.
Photo UNFPA Burundi/Queen BM Nyeniteka

Une autre jeune fille de 17 ans a partagé son témoignage. Ayant eu une grossesse précoce à 15 ans, sa famille l’a non seulement rejetée, mais également l’auteur de sa grossesse ne l’a pas reconnue. En allant accouché c’est là où elle a souffert de fistule obstétricale et depuis ces 2 ans passé, elle vit rejetée par tout le monde. Elle se trouve au centre urumuri espérant elle aussi se rétablir. Elle en a profité pour lancer un appel vibrant à toutes les jeunes filles, leur demandant de faire plus attention et éviter des grossesses précoces car cela risquerait de nuire à leur avenir et épanouissement, elles pourraient même souffrir de fistule obstétricale à cause de leurs grossesses précoces. En effet, parmi les femmes déjà traitées au centre Urumuri, 25% sont des moins de 25 ans ; ce qui montre l’importance de lutter contre les mariages et maternités précoces.

Pour Dr Richmond Tiémoko, Représentant Résident de UNFPA, la prévention des fistules obstétricales doit bénéficier d’une attention particulière notamment l’accès et l’utilisation des soins obstétricaux et des services de la planification familiale pour lutter contre les mariages et la maternité précoce. « En effet, vaut mieux prévenir que guérir », indique le Représentant Résident de UNFPA. Il a également précisé que UNFPA continue à renforcer le plateau technique des structures sanitaires pour améliorer l’accès et l’utilisation des soins obstétricaux et néonatales d’urgences et des services de la planification familiale afin d’atteindre les « trois zéros » d’ici à 2030, qui sont au cœur du mandat de UNFPA à savoir : zéro besoin non satisfait de planification familiale, zéro décès maternel évitable, et zéro cas de violence basée sur le genre et toute pratique néfaste.

Le Représentant Résident de UNFPA Burundi, Dr Richmond Tiémoko entrain de pronincer
son allocution. Photo UNFPA Burundi/ Queen BM Nyeniteka

La Première Dame du Burundi est revenue sur le fait que la fistule obstétricale est une maladie humiliante et isolante. Atteintes par cette maladie, les femmes peuvent vivre cette injustice sociale pendant des années. Mme Angéline Ndayishimiye Ndayubaha a interpellé toutes les femmes à se diriger directement à l’hôpital quand elle constate les premiers signes de cette maladie. En outre, elle leur a demandé de faire des consultations prénatales, d’accoucher dans des structures sanitaires et de pratiquer la planification familiale. Parallèlement, la Première Dame du Burundi a interpellé le personnel des structures sanitaires et les mamans-lumières de prendre le devant dans cette campagne afin de parcourir monts et vallées pour trouver les femmes qui souffrent de cette maladie et leur dire que c’est traitable et guérissable. « Il faut sensibiliser aussi les communautés et les conjoints des victimes à propos de cette maladie pour rompre avec la mise en quarantaine de ces femmes, d’où le nom de la maladie de l’arrière-cour », précise la Première Dame.

La Première Dame du Burundi SE Angéline Ndayishimiye Ndayubaha
entrain de prononcer son discours
Photo UNFPA Burundi/ Queen BM Nyeniteka

Dans sa déclaration de la journée internationale de la lutte contre les fistules obstétricales qui est célébrée annuellement le 23 mai, La Directrice Exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem disait que sur le plan des droits fondamentaux, la persistance de la fistule obstétricale est une tragédie mais l’espoir persiste. De nombreuses femmes, à travers le monde, contribuent aux efforts de prévention et à l’élimination de la fistule obstétricale.

Précisons que cette campagne de réparation des fistules obstétricales lancée par la Première Dame du Burundi a couvert le mois d’août et de septembre 2020.

Par Queen Belle Monique Nyeniteka