Un des objectifs du Burundi est de réduire l’Indice Synthétique de Fécondité de 6,4 à 3 enfants par femme à l’horizon 2025 à travers la promotion de la planification familiale. Pour cela, conformément à la Déclaration de Politique Nationale de Population adopté en octobre 2011, le taux de prévalence de la contraception moderne doit être augmenté de 30,8% en 2013 à au moins 50% en 2025.
En dépit des résultats encourageants déjà enregistrés par le pays, le pourcentage des besoins non satisfaits en planification familiale reste encore élevé (31%, EDS 2010) à cause notamment des facteurs socio-culturels. Des efforts doivent être renforcés et soutenus pour garantir l’accès équitable et l’utilisation des services de la planification familiale en privilégiant le choix libre et éclairé de la méthode contraceptive à utiliser par les populations.
C’est dans cette perspective que l’UNFPA a appuyé le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA à travers le Programme National de Santé de la Reproduction pour organiser une campagne de mobilisation de la population de tous les districts sanitaires de la province de Muyinga sous le thème « BATATU BEZA BARUTA BENSHI » qui signifie « TROIS C’EST MIEUX QUE TROP ». Cette campagne est organisée du 12 au 17 mai 2014.
L’objectif de cette campagne de mobilisation étant de sensibiliser les populations provenant des différentes confessions religieuses sur l’importance de la planification familiale pour faire face à la forte pression démographique par notamment la maîtrise de la fécondité. Si rien n’est fait pour maitriser notre fécondité, la population burundaise passera de 10 millions en 2010 à 18 millions en 2013.
Ce fut une occasion d’échanger sur les différentes méthodes contraceptives disponibles au Burundi, leurs modes d’action, les effets secondaires et les rumeurs, le rôle de chaque acteur dans la lutte contre les messages contradictoires qui sont diffusés au sein de la population. Les utilisateurs actifs de ces méthodes ont également faits des témoignages. Sur base des écritures saintes de la bible, les personnes ressources responsables des confessions religieuses ont montré qu’il n’existe aucune écriture qui empêche la planification familiale. C’est plutôt le contraire.
Pour le Gouverneur de la Province, les parlementaires et les représentants des confessions représentant les confessions religieuses qui participaient à cet atelier, il a été retenu qu’il est temps si pas trop tard d’éviter les messages contradictoires sur la promotion de la planification familiale, nous devons travailler ensemble et laisser la population choisir librement le nombre d’enfants à avoir, le moment de les avoir et la méthode contraceptive à utiliser. Pour cela, il faut renforcer la qualité des services offerts par les formations sanitaires, les activités de communication pour le changement de comportement, la participation des hommes dans la promotion et pratique de la planification familiale.