Le Vendredi 24 Octobre, le Burundi a célébré la journée mondiale de la contraception normalement célébrée le 26 septembre de chaque année. Cette journée a été célébrée à Rutegama en province de Muramvya sous le leadership du Ministre de la Santé et de la Lutte contre le VIH Sida avec l’appui de UNFPA, ABUBEF et Christian Aid. Au Burundi, la célébration de cette journée a été couplée au lancement officiel du processus de réengagement en planification familiale 2030. Etaient présents, les gouverneurs de provinces, les administrateurs communaux, les médecins directeurs des provinces sanitaires ainsi que les partenaires techniques et financiers intervenant dans le domaine de la Santé de la Reproduction. L’objectif de la journée était de contribuer au renforcement des capacités des autorités provinciales et communales sur l’importance de la Planification Familiale pour le bien-être familiale et le développement du pays. Ceci c’est à travers la sensibilisation des autorités provinciales et communales sur la situation de la Planification Familiale au Burundi.
Dans son discours, Dr Richmond Tiémoko, Représentant Résident de UNFPA a souligné que la planification familiale est un droit humain et non un contrôle de la population. Pour remplir ce droit, la population doit bénéficier d’informations correctes mais également d’une gamme élargie de choix des méthodes contraceptives, en ne laissant personne de côté. « Toutes ces femmes ont besoin d’être soutenues par nous tous, et surtout par leurs conjoints. En effet, chaque individu, homme comme femme, adolescent comme jeune, doit pouvoir choisir le nombre d’enfants qu’ils voudront avoir en adéquation avec ses moyens pour une bonne éducation, une bonne santé et un bel avenir de ses enfants. La grossesse doit être un choix et non un hasard », a indiqué Dr Tiémoko. Il n’a pas manqué de réaffirmer l’engagement de UNFPA qui a à cœur l’élimination des besoins non satisfaits en planification familiale et qui, en collaboration avec d’autres partenaires, travaille étroitement avec le pays pour accroître la prévalence contraceptive. Son appel est d’unir les forces pour contribuer à l’atteinte des objectifs de la vision 2025, à savoir baisser le taux de croissance de la population de 2,4% à 2% en 2025 et l’Indice Synthétique de Fécondité de 6,2 à 3 de 2008 à 2025. Cela ne sera possible que si l’utilisation des services de la planification familiale arrive à au moins 50%.
De son côté, le Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le VIH Sida, Dr Thadée Ndikumana a indiqué que les couples devraient mettre au monde des enfants qu’ils sont capables d’élever, ce qui leur permettrait de rester en bonne santé et de travailler pour leur propre développement et celui du pays. Il a saisi l’opportunité pour sensibiliser les hommes pour l’importance capitale de leur engagement dans la planification familiale. « Ceci n'est pas seulement un combat de femmes ! La participation effective des hommes à la planification familiale est indispensable. Sinon, la démographie galopante nous menacera dans tous les domaines de notre pays », partage le Ministre.
Après les discours du Représentant Résident de UNFPA et du Ministre de la SPLS, les cadres du Programme National de Santé de la Reproduction et la Directrice Exécutive de l’ABUBEF ont fait des présentations relatives à l’importance de la Planification Familiale au Burundi , les engagements en planification familiale 2020 et ceux proposés d’ici 2030 . Renforcés par un témoignage des utilisateurs des services de la Planification Familiale et ceux des participants, la communication et la fidélité au sein du couple, la disponibilité de la gamme élargie des méthodes contraceptives pour respecter le choix libre et éclairé de l’individu et/ou du couple, figurent parmi les points qui ont suscité des discussions intéressantes. Ceci a été soutenu par un témoignage d’un couple ayant déclaré vivre heureux grâce à la planification familiale. « Ma femme et moi avons choisi d’avoir uniquement 4 enfants dont 1 garçon. Mon épouse a choisi la ligature des trompes et je l’ai soutenu. Nous sommes actuellement comme des jeunes couples car nous n’avons plus de soucis d’enfants dont le dernier commence l’université l’année prochaine ». Le mari encourage les hommes à soutenir leurs femmes et de décider ensemble pour l’avenir de leur foyer.
A l’issue des échanges, des recommandations ont été émises par les participants pour contribuer à l’atteinte des objectifs de la vision 2025, à savoir baisser le taux de croissance de la population de 2,4% à 2% en 2025 et l’Indice Synthétique de Fécondité de 6,2 à 3 de 2008 à 2025. Cela ne sera possible que si l’utilisation des services de la planification familiale arrive à au moins 50% alors que ce taux a été estimé à 23% par l’EDS 2016.
Pour certains participants, il est nécessaire de prévoir des mesures contraignantes aux couples et individus qui auront plus de 3 enfants. Il a été conclu qu’il faudra plutôt promouvoir la planification familiale volontaire en renforçant l’éducation des adolescents, des jeunes, des hommes et des femmes. De leur côté, les gouverneurs et les administrateurs se sont engagés à la sensibilisation de la population pour adhérer et utiliser les services de la planification familiale volontaire. Il a été relevé aussi la nécessité de l’éducation des élèves sur l’importance de la planification familiale afin que les élèves apprennent et comprennent cette importance quand ils sont encore sur le banc de l’école afin qu’ils atteignent l’âge adulte étant bien informés.
Par Queen BM Nyeniteka