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« Protéger la santé et les droits des femmes et des filles, pendant et après la pandémie de la Covid-19 », tel est le thème de la journée mondiale de la population, édition 2020, célébrée tous les 11 Juillet. Au Burundi, cette journée a été célébrée en province de Muramvya, le vendredi 17 Juillet 2020, sous le Haut Patronage de Son Excellence La Première Dame du Burundi, Madame Angeline Ndayubaha Ndayishimiye. La célébration proprement dite a été entamée par la visite du centre des handicapés de Kiganda. Des Kits de dignité ont été offerts à 32 jeunes filles de moins de 24 ans tandis que 60 kits scolaires ont été offerts à 32 filles et 28 garçons. En outre, ce centre a bénéficié de 400 kg de haricots, 100 cartons de savons pour le lavage des mains et des pagnes de la part de la Première Dame et la délégation qui l’accompagnait. Une joie intense après cet acte charitable était manifestée par ces jeunes vivant avec handicaps ainsi que leurs responsables.


Dons de kits scolaires aux jeunes du centre pour handicapés de kiganda par SE la Première
Dame de la République du Burundi. 
Photo UNFPA Burundi/ Jean Didier Ntungwanayo

Après ce centre pour handicapés, la délégation s’est rendue à l’hôpital de Kiganda, précisément à son service de maternité pour visiter des femmes qui ont accouché. Une occasion de prodiguer des conseils aux prestataires mais aussi aux accouchées pour la promotion de la planification familiale immédiatement après accouchement, avant de quitter la maternité, afin d’éviter les grossesses rapprochées non planifiées. Cela a été aussi une occasion de faire un dons de kits de dignité, des draps et savons, des kits pour le couple mère-enfant, des kits de protection des prestataires contre la Covid 19 sans oublier la protection des femmes sollicitant les services de santé de la reproduction.


Don de kits pour le couple mère enfant à l'hôpital de Kiganda.
Photo UNFPA Burundi/ Jean Didier Ntungwanayo

Dans son discours, SE la Première Dame a rappelé que la santé en général et la lutte contre le coronavirus en particulier figure parmi les 5 priorités nationales. Pour éradiquer cette pandémie, la population doit respecter les mesures de prévention. Le thème de la journée mondiale de la population vient compléter celui de la campagne lancée par le Gouvernement qui durera 3 mois jusqu’en septembre 2020 qui est « je guéris, je ne suis pas contaminée et je ne contamine pas ». Elle a également mentionné que les chiffres provenant des structures sanitaires montrent que l’effectif des femmes venues pour les consultations prénatales mais aussi les utilisateurs des services de la planification familiale ont diminué à cause notamment de la peur d’être contaminées par le coronavirus. Cela pourra notamment contribuer à la baisse des progrès déjà accomplis en matière de la planification familiale et de la réduction de la mortalité maternelle mais aussi un frein pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durables (ODD). Cela a été également une opportunité pour lancer un appel fort aux femmes, aux filles et à toute la population à veiller à la continuité des services de la santé en général et de la santé de la reproduction en particulier, pendant et après la Covid 19. SE La Première Dame du Burundi n’a pas oublié de prodiguer des conseils aux jeunes en vacances de respecter les mesures de prévention de la Covid 19. Les jeunes doivent être des agents de changement. Elle a enfin interpelé tous les acteurs d’agir en synergie pour faire face aux défis démographiques qui peuvent compromettre les efforts du Gouvernement car, si rien n’est fait, la population du Burundi pourra atteindre 16 millions d’ici 2030. « C’est pour cela que je lance un appel d’unir nos forces pour la promotion, le soutien et l’utilisation des services de la planification familiale volontaire afin d’aboutir à un développement durable, équitable et paisible du pays », interpelle-t-elle.


SE la Première Dame de la République du Burundi prononçant son discours.
Photo UNFPA Burundi/ Jean Didier Ntungwanayo

Pour le Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, Docteur Thaddée Ndikumana, son message était centré sur le respect des mesures de prévention contre la COVID 19 . Il a demandé à la population de consulter les structures sanitaires en cas d’inquiétudes. Prenant la parole, la Ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales et du genre, Mme Immelde Sabushimike  , a eu aussi l’occasion de remercier les organisateurs de la journée mondiale et qui ont pensé aux vulnérables car personne ne devrait être laissé de côté pour atteindre les ODD . Elle est revenue sur les chiffres alarmants concernant les violences baséees sur le genre: « une femme sur trois serait victime d’actes de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. Nous devons faire tout pour éradiquer cela et protéger leur santé sexuelle et reproductive surtout en cette période particulièrement difficile de cette pandémie", s'exprime-t-elle.


Mme Immelde Sabushimike, Ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales et du genre entrain de prononcer
son discours à côté du Ministre en charge de la santé publique (à gauche).
Photo UNFPA Burundi/ Jean Didier Ntungwanayo

Quant au Représentant Résidant de UNFPA au Burundi, DR Richmond Tiémoko, il a lui aussi rappelé que la crise de COVID-19 a de graves répercussions sur les individus, les communautés et les économies du monde entier. Mais tout le monde n’est pas touché de la même manière et, comme constaté si souvent, ce sont les femmes et les filles qui tendent à souffrir le plus. La COVID-19 aura certainement une incidence sur les efforts tant internationaux que nationaux mis en œuvre pour atteindre les « trois zéros » d’ici à 2030, et qui sont au cœur du mandat à l’UNFPA : zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait de planification familiale, et zéro cas de violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles. À titre d’exemple, l’UNFPA estime que la pandémie devrait réduire d’au moins un tiers les progrès internationaux menés pour mettre un terme à la violence basée sur le genre au cours de cette décennie. Par ailleurs, si la mobilité continue d’être restreinte pour encore au moins six mois, avec les perturbations considérables que cela implique sur les systèmes de santé, plus de 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire risquent de se voir privées de contraceptifs modernes – une pénurie qui risque de donner lieu à 7 millions de grossesses non désirées. De plus, dans le cadre de la riposte à la COVID-19, UNFPA en synergie avec les autres partenaires techniques et financiers s’appuie sur le Plan de Contingence National pour répondre aux effets de la COVID-19. Pendant et après la pandémie de la COVID19, la nécessité de la planification familiale demeurera identique. Pour la plupart des femmes, la planification familiale constitue un soin de santé de base essentiel.

Le Représentant Résident de UNFPA n’a pas oublié de plaider auprès du Gouvernement de tenir compte des besoins spécifiques des filles, garçons, femmes et hommes en situation de handicap au moment de la mise en place des stratégies de prévention, notamment mettre en place des directives complémentaires sur le lavage des mains pour les personnes handicapées qui ne peuvent pas se laver les mains souvent, qui vivent seules ou qui n’ont pas accès à une source d’eau suffisante pour l’hygiène. Il a remercié vivement son Excellence Madame la Première Dame pour son engagement pour l’égalité et la promotion des droits, en particulier la Planification Familiale au Burundi et la lutte contre les Fistume Obstréticale. Dr Richmond a terminé son message en rappelant les mots très engageants de la Directrice Exécutive de l’UNFPA qui dit que « L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive est un droit ; les pandémies ne font cesser ni les grossesses ni les naissances et ne justifient en aucun cas les atteintes aux droits fondamentaux. Ensemble, ralentissons la propagation de la COVID-19 et protégeons dès à présent la santé et les droits des femmes et des filles ! »

La célébration a été clôturé par le don de pagnes et savons aux femmes les plus vulnérables.


Une femme recevant un don de pagne de la part du Représentant Résident de UNFPA
au Burundi. Photo UNFPA Burundi/ Jean Didier Ntungwanayo

Par Dr Yolande Magonyagi appuyée par Queen BM Nyeniteka