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ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MADAME LA MINISTRE DE LA SOLIDARITE, DES DROITS DE LA PERSONNE HUMAINE ET DU GENRE A L’OCCASION DE LA 47ème SESSION DE LA COMMISSION SUR LA POPULATION ET LE DEVELOPPEMENT

NEW YORK DU 7 AU 11 AVRIL 2014

Excellence Monsieur Ambassadeur Gonzalo Koncke et  Président de la 47ème session de la CPD,

Distingués délégués,

En ce moment privilégié où j’ai l’honneur et l’agréable plaisir de prendre la parole devant les délégations ici présentes, qu’il me soit permis  de féliciter, au nom du Gouvernement de la République du Burundi et en mon propre, le Président de la 47ème session tenue sous le Thème central qui nous tient à cœur, “Evaluation du statut de la mise en œuvre du Programme d’Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement”.

.Monsieur le Président,

Le Burundi réaffirme la Déclaration universelle des droits de l’homme et d’autres instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme et au droit international.

Mon pays réaffirme également le cadre d’orientation politique continentale pour la promotion des droits et de la santé en matière de sexualité et de reproduction en Afrique, le Plan d’action d’Abuja pour l’élimination du VIH/Sida, de la tuberculose et du paludisme en Afrique d’ici à 2030.Le Burundi rappelle la résolution 65/234 de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la suite à donner à la Conférence Internationale sur la Population et le Développement après 2014. Il voudrait aussi rappeler les résultats de l’ensemble des déclarations et résolutions pertinentes,  notamment les priorités du programme du NEPAD ainsi que les conclusions des examens régionaux de la CIPD effectués par la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Le Burundi soutient donc la Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement en Afrique  comme une réflexion approfondie  sur la réponse à apporter aux questions de population et développement dans la région après 2014.

Mon pays voudrait souligner que le Plan d’Action en matière de population et développement tel qu’énoncé dans le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies lui offre un cadre idéal pour la réalisation de ses principaux objectifs de développement tels qu’énoncés dans son Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté (CSLP, 2012-2016) et dans la Vision « Burundi 2025 »

Monsieur le Président ;

Le Gouvernement du Burundi voudrait illustrer ce propos en se référant spécifiquement aux piliers  du Plan d’Action de la CIPD après 2014.

I. Dignité et Droits Humains

Avec  la  consolidation  progressive  de la Paix depuis les Accords d’Arusha d’août 2000 et surtout après la  mise  en  place  d’institutions  démocratiquement élues en 2005, le pays a commencé à sortir de la crise et le Gouvernement a inscrit les droits humains parmi ses priorités.

Le Gouvernement du Burundi partage la vision du Secrétaire Général qui, dans son rapport sur le cadre d’Action pour le suivi du Programme d’Action de la CIPD après 2014, déclarait qu’au centre de la réalisation de la dignité et des droits humains pour tous se trouve l’éradication de l’extrême pauvreté, l’élimination de la discrimination et des violations des droits humains ainsi que l’inclusion sociale.

Le but de la vision « Burundi 2025 » est de mettre le Burundi sur la voie du développement durable, d’accélérer le taux de croissance économique, de réduire de moitié la pauvreté, soit de 67% à environ 33% à l’horizon 2025, et de maitriser le taux de croissance démographique de 2,4% à 2%.

Concernant l’autonomisation des femmes et l’égalité des genres, le Burundi s’est fixé le principe d’une politique égalitaire visant l’élimination des disparités de genre. La Politique nationale Genre a été révisée sur base des orientations du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et de la Vision Burundi 2025. Un centre de prise en charge intégrée des victimes de violences  sexuelles et basées sur le genre est fonctionnel depuis 2012 au Centre du pays. Une loi spécifique de prévention, de protection et répression de ce genre de violations est en cours d’analyse au Parlement.

Cette politique vise aussi à transformer les sinistrés en véritables acteurs de développement à travers la relance des économies locales, par la promotion de l’entreprenariat privé et associatif. D'autre part, elle a pour objectif de renforcer la gouvernance locale et sécuritaire et les capacités communautaires de développement.

II. Santé

Des progrès importants ont été réalisés dans le cadre du Programme d’action de la CIPD. Ceux-ci concernent notamment la réduction  de la mortalité maternelle qui est passée de 910 en 2005 à 500 pour 100.000 naissances vivantes en 2010 suite entre autres, à la politique de gratuité des soins en faveur des femmes enceintes et de celles qui accouchent, initie par Son Excellence Pierre NKURUNZIZA, Président de la République du Burundi et à l’augmentation de l’accès à la contraception moderne. Le pourcentage d’accouchements assistés par un personnel formé est passé de 22.9% en 2005 à 72.9% en 2013 et le taux de prévalence contraceptive de 8.4% en 2005 à 30.8% en 2013.

La mise en réseau des centres de santé,  des écoles, des associations à base communautaire œuvrant dans le domaine de la santé de la reproduction, le Forum national des Femmes, des centres de développement familial et communautaire, le Forum national des Enfants, des centres jeunes pour l’offre des services de santé sexuelle et reproductive adaptés aux adolescents et des  jeunes a favorisé la promotion de l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive particulièrement parmi les jeunes et les adolescents.

Parmi les défis à relever, il convient de mentionner la forte fécondité illustrée par un nombre moyen d’enfants très élevé (6.4 enfants par femme), les barrières religieuses ainsi que les longues distances que la population doit parcourir pour accéder aux structures de soins. Même si  le taux de prévalence contraceptive est en forte hausse, les besoins non satisfaits en Planification Familiale restent élevés (31%) et le début de la baisse de la fécondité se fait attendre.

Pour les années à venir, le Gouvernement du Burundi s’engage à :

· Accélérer le progrès vers l’accès universel à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité et la jouissance des droits en matière de santé sexuelle et reproductive en veillant  a la l’information et a l’éducation complète aux adolescents et  aux jeunes;

· Adopter et appliquer des politiques et stratégies pour réduire la mortalité maternelle,  infantile et néonatale.

· Accroitre  le taux de prévalence contraceptive à 60% au moins à l’horizon 2025.

III. Résidence et Mobilité

En ce qui concerne les migrations internationales, il convient de noter que depuis la fin de la guerre civile au Burundi, des retours massifs de réfugiés burundais ont été enregistrés. Les principaux instruments adoptés par le Gouvernement au niveau politique et législatif sont notamment la Politique Nationale de Migration de la République du Burundi et la stratégie nationale de réintégration des sinistres de guerre.

IV. Gouvernance et Recevabilité

La Vision Burundi 2025 souligne la nécessité de poursuivre la stabilisation de l’environnement politique, la consolidation de la paix et de la sécurité, le renforcement de l’Etat de droit et la gestion rationnelle et transparente de la chose publique. La Vision prône aussi l’amélioration de l’efficacité de l’administration comme préalable à la restauration de l’autorité de l’Etat. Les pouvoirs publics doivent se doter d’un leadership engagé à tous les niveaux, du sommet à la base, par l’instauration d’un partenariat avec les organisations de la société civile.

Il convient aussi de souligner que le pays s’est doté d’une stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption ainsi que de structures appropriées.

Monsieur le Président ;

Le Burundi reconnait aussi la nécessite d’intégrer la dynamique démographique dans la planification du développement aux niveaux national et local.

Mon pays soutient le nouveau programme d’action de la CIPD après 2014 et l’agenda du développement après 2015, et saisit cette opportunité pour féliciter le Fonds des Nations Unies pour la Population pour son leadership et l’appui constant apporté au gouvernement et au peuple burundais qui a permis d’obtenir des résultats importants dans le domaine de la population et du développement ces dernières années.

Pour les années à venir mon pays s’engage à :

· Elaborer, renforcer et adopter des lois, politiques et programmes nationaux appropriés qui garantissent et protègent les Droits de l'homme, la dignité et l'égalité en vue d'un développement économique et social inclusif et durable dans tous les secteurs.

· Assurer le droit des générations présentes et futures de jouir du plus haut niveau de santé, d’éducation, de non-discrimination et du bien-être ;

· Elaborer, renforcer et adopter des stratégies nationales efficaces visant à éradiquer l'extrême pauvreté selon les cas et qui ciblent également les groupes défavorisés.

· Harmoniser les lois nationales  avec les instruments internationaux ratifiés, accélérer la mise en œuvre des engagements nationaux, régionaux et internationaux relatifs à l’égalité entre hommes et femmes.

Monsieur le Président,

Sous la conduite éclairée de  Son Excellence  Pierre NKURUNZIZA, Président de la République et de la Première Dame mon pays a  fait de la Planification Familiale un DROIT et une PRIORITE NATIONALE.

Je vous remercie de votre aimable attention