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Le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, à travers la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur (CNES) en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) avec l’appui financier du Royaume des Pays Bas vient de commencer le processus de révision et d’harmonisation de 5 programmes de formation dans les sciences de la santé à savoir : Médecine Générale, Sages-femmes, Sciences Infirmières, Santé Publique et Anesthésie - Réanimation. Cette harmonisation vise à contribuer à renforcer davantage la qualité de la formation de base, centrée sur l’acquisition des compétences répondant aux engagements internationaux et nationaux, à la mobilité des étudiants et des ressources humaines dans la sous-région des pays des grands lacs. Aussi, l’harmonisation des offres de formation permettront également d’avoir une maquette révisée et harmonisée conformément aux normes, à l’amélioration de la qualité de l’éducation et la production des prestataires ayant des compétences pour sauver les vies de la population en général, d’éliminer les décès maternels et néonatals évitables ainsi que les besoins non satisfaits en planification familiale privilégiant le choix libre et éclairé de l’individu.

Selon Professeur Léonidas Ndayizeye, Secrétaire Exécutif Permanent de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur, ce processus d’harmonisation des programmes de formation de base en science de la santé vient à point nommé car il permettra d’améliorer la qualité d’apprentissage en vue de donner aux étudiants des compétences qui leur permettront de poser des gestes utiles qui sauvent des vies. « Avec juste des connaissances théoriques, les étudiants peuvent ne pas connaitre les gestes utiles qui sauvent des vies. Parfois, on privilégiait des cours théoriques et à la fin de la formation les étudiants de façon non voulue pouvaient ne pas connaitre des gestes qui sauvent qu’il faut poser une fois devant les malades. L’objectif visé est de donc donner plus de compétences aux apprenants », partage le professeur Léonidas Ndayizeye.


Professeur Léonidas Ndayizeye, Secrétaire Exécutif Permanent de la CNES

Une commission faite d’enseignants en science de la santé dans les différentes institutions concerné et des points focaux des programmes du Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida a été désigné à cet effet et l’engouement est tangible car ils jugent tous que ce processus était très nécessaire surtout qu’il a été constaté des disparités des offres de formation pour les mêmes programmes. Dr Daniella Simplice Kanyamuneza, est médecin généraliste et enseignante à l’Université Lumière de Bujumbura. Dans cette commission, elle représente la filière sage-femme. Elle indique que la place de la sage-femme est très importante pour assurer une bonne santé maternelle et éviter les décès maternels et néonatals. La valeur ajoutée de cette révision et harmonisation de programme est que les universités vont enseigner les mêmes cours dans les mêmes facultés. « La valeur ajoutée de cette harmonisation des programmes de sciences de la santé c’est que les étudiants auront la même formation et les mêmes heures pour les mêmes cours sans oublier d’introduire des cours qui sont importants en fonction des compétences que la sage-femme doit avoir comme des cours sur la santé sexuelle et reproductive », témoigne Dr Daniella Simplice Kanyamaneza. Elle ajoute qu’une autre valeur ajoutée c’est de ne plus rester uniquement dans le théorique mais que le format d’enseignement va être changé pour de meilleurs échanges avec les étudiants et plus de pratiques.


"La place de la sage-femme est très importante pour éviter les décès maternels et néonatals", s'exprime Dr Daniella Simplice Kanyamuneza.

Quant à Dr Nadège Ndayishimiye qui représente dans ladite commission le département de la santé publique, elle estime qu’il était en effet temps que les programmes soient harmonisés pour qu’il n’y ait plus de disparités entre les maquettes de formations des différentes universités. « Nous sommes 7 à 8 Institutions de formation de base et nous sommes entrain de relever et corriger les manquements qu’il y avait dans les anciennes maquettes. Par exemple, l’étudiant qui faisait la santé publique ne voyait jamais le cours de santé sexuelle reproductive, ni le cours de nutrition et vaccination », partage Dr Nadège Ndayishimiye. A elle d’ajouter que la santé publique concerne la prévention, c’est donc important qu’un étudiant ayant fait la santé publique ait des connaissances sur la prévention des différents problèmes touchant la santé d’un individu.


Dr Nadege Ndayishimiye représentant le département de santé publique au sein de la commision désigné pour proposer la révision et l'harmonisation des programmes concernés.

Selon Feruzi Abdoulsalaam représentant la filière sciences de la santé option soins infirmiers, l’autre aspect positif pour cette harmonisation des programmes en science de la santé c’est qu’elle va se conformer aux formations dispensées dans les différents pays de la communauté Est Africaine : « Cette harmonisation de programme va faciliter la mobilité des enseignants et des étudiants non seulement au niveau national mais aussi au niveau régional sans oublier la reconnaissance commune de la qualification ou du diplôme de nos étudiants qui voudront aller exercer dans la région », indique Feruzi AbdoulSalam.


Feruzi Abdoulsalaam du département de la science de la santé, option soins infirmiers.

« Les étudiants auront plus de facilité pour avoir leurs stages pour renforcer la pratique de ce qu’ils auront acquis comme connaissance », renchérit Diomède Ndikumana qui représente la filière d’anesthésie-réanimation dans cette commission de révision et harmonisation des programmes en sciences de la santé. « Cette harmonisation vient au bon moment ; les étudiants anesthésistes des différentes institutions par exemple pourront avoir des stages même au sein des hôpitaux de référence à Bujumbura pour justement améliorer leur connaissance en anesthésie et réanimation ou d’autres domaines comme la neurochirurgie que l’on ne trouve pas en provinces », termine-t-il.


"Cette harmonisation des programmes des sciences de la santé vient au bon moment ", indique Diomède Ndikumana de la filière anésthésie-réanimation.

Il est à préciser que ce processus de révision et d’harmonisation des programmes en sciences de la santé a découlé de la signature du 22 décembre 2022 où UNFPA et le ministère en charge de l’éducation nationale et de la recherche scientifique ont signé un accord de partenariat pour mener ce processus d’harmonisation des programmes de formations de bases en science de la santé. Un processus qui, selon le Secrétaire Exécutif Permanent de la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur, va être conduit à travers 23 sessions à l’issu desquels un produit fini des offres de formation sera disponible dans tous ces domaines étant prêts à être utilisés par les institutions concernées.

Par Queen Belle Monique Nyeniteka