Vous êtes ici

« J’ai 21 ans et cela fait deux ans que je suis travailleuse de sexe. Après cette sensibilisation je suis décidée de tout faire pour ne plus être travailleuse de sexe car j’en ressors avec plein d’espoir pour l’avenir », témoigne une jeune fille que l’on garde dans l’anonymat. Elle est travailleuse de sexe à Ngozi. Elle est parmi les 705 travailleuses de sexe sensibilisées à la lutte contre le VIH Sida durant tout le mois d’Août 2018 par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en collaboration avec le Programme National de Lutte contre le VIH Sida (PNLS) ; programme du Ministère en charge de la Santé Publique.

Ces séances de sensibilisation aux travailleuses de sexe ont été organisées pour celles se trouvant à Kamenge en mairie de Bujumbura mais aussi celles se trouvant dans 6 provinces du Burundi à savoir Cibitoke, Gitega, Kayanza, Muyinga, Ngozi et Rumonge. Parmi ces 705 travailleuses de sexe, la plus jeune était de 17 ans alors que la plus âgée avait 57 ans.  La plupart de ces travailleuses de sexe indiquent avoir été obligées de devenir travailleuses de sexe à cause de la pauvreté.

Celle-ci, est une jeune fille de 23 ans. Née d’une famille de 10 enfants, elle n’a pas pu continuer ses études, car ses parents ne pouvaient plus payer sa scolarité ni subvenir à ses besoins. Elle dit avoir été contrainte de « se débrouiller » pour survivre. Elle témoigne avec les larmes aux yeux :


"Née d'une famille pauvre de 10 enfants, je ne pouvais que devenir
travailleuse de sexe pour survivre
", témoigne-t-elle.
Photo UNFPA Burundi/ Queen BM Nyeniteka

« Nous sommes d’une famille de 10 enfants, mon père n’a pas pu arriver à subvenir à nos besoins, et j’ai été obligée d’abandonner l’école et de trouver un autre moyen de survivre. J'ai 23 ans, et cette vie de travailleuse de sexe me fait trop de peine, à chaque fois je regrette beaucoup après avoir rencontré un homme, mais je n’ai pas trop de choix, je voudrais tellement trouver un moyen de gagner autrement ma vie », partage-t-elle.

Dans ces séances de sensibilisation des travailleuses de sexe, un questionnaire leur a été administré pour pouvoir faire leur profilage. Des présentations ont été également faites visant non seulement à renforcer leurs capacités en matière de prévention du VIH Sida, mais aussi à les sensibiliser au dépistage volontaire et à l’utilisation du condom qui assurera une double protection à savoir la lutte contre les grossesses non désirées mais aussi contre le VIH Sida. En effet, rien que 339 parmi elles ont indiqué avoir utilisé tout le temps les préservatifs ce qui augmente les risques d’infections et de propagation du VIH Sida surtout que rien que 555 travailleuses de sexe ont admis avoir eu à se faire dépister.

Durant ces services de sensibilisation, des dépistages volontaires au VIH Sida ont été offerts aux travailleuses de sexe en collaboration avec les équipes de formations sanitaires les plus proches des sites d’atelier ainsi que les préservatifs masculins et féminins. Nombreuses indiquent vouloir être soutenues pour instaurer de petites commerce qui leur permettront de ne plus être travailleuses de sexe car, ce n’est pas de gaieté de cœur, qu’elles le font, indiquent-elles.

Par Queen BM Nyeniteka