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Au premier plan, la Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur  et de la Recherche Scientifique, le Ministre des transports, des Travaux Publics et Equipement, le Ministre des Postes, des Technologies de l’Informaion, des Communications et des Média, la Ministre du Développement Communal

Dans un atelier tenu du 12 au 14 avril avec l’appui technique et financier de UNFPA – Fonds des Nations Unies pour la Population, les cadres de divers profils dont les décideurs politiques comme les Ministres, les Députés et Sénateurs présidents des commissions parlementaires , les partenaires de développement dont le système des Nations Unies et les Représentants des missions diplomatiques et consulaires accréditées à Bujumbura; les cadres techniques des différents secteurs et les ONGs internationales;  les démographes, chercheurs et statisticiens économistes des universités publiques et privées ont été conviés pour discuter du Dividende Démographique au Burundi. Le 2ème Vice-président de la République a officiellement ouvert ces échanges.

Dans son discours, il a souligné que « la maîtrise de la croissance démographique constitue un ‘défi majeur’ pour le Burundi » et a indiqué que « la  réponse du Gouvernement du Burundi aux défis démographiques se matérialise par le pilier 5 de la Vision Burundi 2025 avec comme objectif principal ‘ramener le taux d'accroissement de la population de 2,5% à 2% à l’horizon 2025’ ».

La Représentante de UNFPA au Burundi, Madame Suzanne Ngo-Mandong a insisté sur la façon de reconnaitre un bon départ pour le Dividende Démographique. « Les pays ayant les plus grands avantages démographiques pour le développement sont ceux qui entrent dans une période où la population en âge de travailler aura une faible proportion de jeunes personnes à charge et les avantages d'une bonne santé, une éducation de qualité et à un emploi décent » disait-elle dans son adresse aux participants.

Trois présentations techniques ont été faites. La première axée sur les objectifs de la déclaration de politique démographique nationale et sur les organes de gouvernance de l’Office National de la Population, par le Ministère de l’intérieur. La deuxième relatait la  mise en œuvre de certaines politiques sectorielles (Santé, Education) par les représentants des ministères concernés avec un accent particulier sur les réalisations en rapport avec les objectifs de la déclaration de politique démographique nationale, les difficultés rencontrées, les défis auxquels chaque  secteur est confronté et les perspectives d’avenir La troisième expliquait ce qu’est le Dividende Démographique et ses avantages dans la planification du développement durable. 

Le Professeur  Jean-Pierre Guengant, Directeur de recherche à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), rattaché à l’Unité Mixte de Recherche « Développement et Sociétés »  de l’Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne était l’animateur scientifique de l’atelier. Sa présentation a recadré le principe de Dividende démographique avec des comparaisons des pays qui en ont bénéficié et ceux qui, comme le Burundi n’ont encore pu l’atteindre. Globalement, l’Afrique sub-saharienne est restée en arrière alors que les pays asiatiques (Corée et Inde) ont fortement avancé avec la mise en place des mécanismes et des politiques de maitrise de leurs croissances démographiques depuis 1960.

De ces échanges, il en est ressorti que le Burundi est loin de satisfaire aux conditions du Dividende Démographique sa fécondité reste des plus élevée et les facteurs qui conduisent à sa diminution restent peu favorables. Le  risque est que la population va doubler d’ici 2050 même si le taux de fécondité est rabaissé de 6,4 enfants par femme actuellement à 3 enfants par femme en 2025. Le  Professeur Guengant a indiqué que le Burundi ne pourra avoir cette fenêtre d’opportunité qu’avec 2,1 enfants entre 2025-2050 comme le montre le graphique ci- après.

Les participants à ces échanges ont recommandé des approches à mener pour faire aboutir la politique de mise en œuvre de la Déclaration de politique démographique nationale et la sensibilisation sur le Dividende démographique au Burundi.

Ils ont plaidé pour des activités de mobilisation des communautés et de la jeunesse en particulier, un large plaidoyer auprès de tous les acteurs sociaux y compris les confessions religieuses et les autres leaders d’opinion pour obtenir leur engagement effectif dans la campagne de changer les mentalités des Burundais sur la grande progéniture.  L’élaboration des slogans a été recommandé pour amener la population en général, et la jeunesse en particulier, à comprendre que plus on a de bouches à nourrir (dépendants), plus on réduit les chances d’économiser pour son futur. Le Gouvernement devrait aussi mettre en place un Office national de la population qui se chargerait prioritairement des questions de politique démographique.

Tous les avis des participants convergent sur l’urgence de maitriser l’accroissement démographique du Burundi pour atteindre son développement économique. Un participant de la 2ème Vice-présidence indiquait à la fin de l’atelier que « il est temps sinon tard de commencer à mettre en place des mécanismes fiables de maitrise de la fécondité au Burundi ; je remercie sincèrement l’UNFPA pour avoir organisé cet atelier qui éveille notre conscience sur cette question fondamentale». Un autre participant, cadre universitaire, indiquait que «finalement vous, à l’UNFPA voyez plus loin que nous; nous devrions y avoir pensé plus tôt même si nos ressources sont limitées, nous allons dès à présent introduire les concepts population-développement dans nos curricula de formation ».

Comme  prochaines étapes, le Gouvernement du Burundi, en étroite collaboration avec UNFPA et les autres partenaires techniques et financiers vont :  i) poursuivre la sensibilisation, particulièrement envers les jeunes, développer une feuille de route sur le dividende démographique dans le cadre de la préparation  du Sommet des chefs d’Etat 2017, dont le thème sera « Exploiter le dividende démographique par des investissements dans la jeunesse », ii) mettre en place une structure de mise en œuvre de la Déclaration de Politique Démographique nationale, iii)Intégrer la dimension démographique et le dividende démographique dans le CSLP, génération 3  (2018-2022) et tous les autres plans révisables en 2016, iii)Actualiser les études pour mieux évaluer l’impact démographique des actions entreprises (projections, collectes de données..), iv) Organiser des campagnes multimédia  permanentes aux niveaux national et décentralisé avec des slogans adaptés (3 /4 messages pour les adolescents, les hommes, et la maîtrise de la fécondité), v) Renforcer le nombre , l’engagement et les capacités des agents communautaires, vi)Assurer la disponibilité  des  contraceptifs dans toutes les structures sanitaires publiques et privées du pays.