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« C’est moi-même qui insistais auprès de mon mari lui demandant qu’on ait plusieurs enfants et rapidement. Mais j’ai changé d’avis, pour préserver ma vie »,témoigne Claudine Irakoze, 24 ans et mère d’un enfant. Elle s’exprimait après avoir suivi une séance de sensibilisation sur la planification familiale et sur la lutte contre les violences basées sur le genre organisée par le Fonds des Nations Unies pour la Population, le mardi 10 avril 2018 à Bujumbura.

Cette séance de sensibilisation qui a rassemblé 300 femmes balayeuses des rues de Bujumbura, assurant l’hygiène et l’assainissement de la capitale a été organisée en partenariat avec la Mairie de Bujumbura, leur employeur. « Vous avez droit à une meilleure santé de la reproduction et vous avez droit à être protégées, encouragées et soutenues pour que vous ayez des enfants par choix et non par hasard ou pire encore par obligation », s’est exprimé Richmond Tiemoko, Représentant Résident de UNFPA au Burundi. Il a également indiqué que ces femmes contribuent beaucoup au développement du pays, cependant, cela nécessite qu’elles restent en bonne santé. D’où l’importance qu’elles soient informées sur l’avantage de la planification familiale pour une meilleure santé de la reproduction et un meilleur avenir de toute la nation. Ces femmes ont manifesté leur joie et les informations qu'elles ont reçues a suscité certaines de prendre sur place d'autres décisions pour leur vie: « J’ai compris qu’enchainer plusieurs naissances c’est carrément me suicider et mettre en péril ma vie et ma famille alors que il y’a des méthodes contraceptives qui sont disponibles et gratuites pour tous » s’est exprimée Claudine Irakoze. Quant à Emma Ntahomvukiye, 23 ans, elle a indiqué qu’avec la pauvreté, elle ne peut pas se permettre de mettre au monde plusieurs enfants et espérer qu’elle et sa famille y survivent: « J’ai trois enfants, et mon mari ne travaille pas. Je suis la seule à subvenir aux besoins de la famille avec mon très maigre salaire. Je suis contente d’avoir eu toutes les informations qu’il faut avant qu’il ne soit trop tard. Après cette séance, je vais demander à mon mari qu’on en reste à 3 enfants car même maintenant c’est quasiment impossible de subvenir aux besoins de la famille » renchérit Emma Ntahomvukiye.

Cette séance était aussi une occasion de sensibiliser les 300 femmes à la lutte contre les violences basées sur le genre et partager avec elles les références des services. Après plusieurs échanges, elles se sont engagées à rester alertes car les violences basées sur le genre peuvent survenir à n’importe quel moment, à n’ importe quel endroit, à qui que ce soit et dans des situations où on s’y attend le moins. En les dénonçant, elles ont compris qu’elles arriveront à décourager ce crime.

Précisons qu'en août 2017, UNFPA avait offert à ses femmes des blouses de travail avec des messages de sensibilisation à la planification familiale et de lutte contre les violences basées sur le genre ainsi que des caches-nés pour se protéger.

Par Queen BM Nyeniteka