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Le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida à travers son Programme Nationale de la Santé de la Reproduction a organisé en province de Gitega un atelier de sensibilisation des personnes handicapées sur la Planification Familiale. Cet atelier qui a regroupé des personnes vivant avec handicaps venues de tout le pays a été préparé sous le financement DFID au travers du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

Avec comme thème : «  Pourquoi pas moi ? La planification familiale concerne aussi les personnes handicapées »,  Cet atelier national visait non seulement à informer et sensibiliser les personnes handicapées sur la Santé de la Reproduction (SR) et sur l’importance de la pratique de la Planification Familiale (PF) mais aussi à connaitre leurs perceptions relatives à la PF.

Dans cet atelier était présent des personnes avec toute sorte d’handicaps : aveugles, sourds-muets, manchots, des personnes en chaises roulantes ou se déplaçant avec des béquilles, etc.

Tous étaient très contents de cette sensibilisation d’autant plus que c’est pour la première fois que ces personnes sont ciblées.

Donatien Nzobonimpa vient de Ngozi. Il témoigne sa joie après cet atelier : « Je suis très content qu’on ait pensé à nous. Souvent les personnes handicapées surtout les femmes se sentent marginalisées. A cause de cela, elle se laisse faire auprès de toute personne qui leur accorde de l’attention et se retrouve chaque fois enceinte. La formation en planning familial que nous avons eu nous a donc apporté plus de lumière».

Quant à Adidja Mugisha, elle est mère de deux enfants. Elle indique  qu’elle avait auparavant eu de mauvais échos des méthodes contraceptives. « Auparavant certains m’avaient indiqué que les femmes qui font usage de  méthodes contraceptives finissent par devenir cancéreuse et ont même beaucoup de saignement. Cet atelier m’a permis de poser beaucoup de questions  et d’être rassurée. Je   remercie ceux qui ont pensé à nous  parce que désormais on ne se sent plus écartés. Je demanderais à ce qu’il y ait encore plus de formation de ce genre pour que moi aussi je parvienne à en sensibiliser d’autres, en particulier mes sœurs albinos, sur l’importance de la pratique de la planification familiale ».

Gladys Uwuzomukunda a 22 ans et vient de Kirundo. Elle indique être témoin dans sa communauté des conflits fonciers qui surviennent dans des familles nombreuses, ou d’autre encore vivent dans la misère et ne parviennent pas à nourrir ni à éduquer leurs nombreux enfants, faute de moyens. « Cet atelier vient pour moi à point nommé », s’exprime-t-elle. Elle renchérit : « Je voudrais m’y préparer maintenant que je suis encore jeune fille et je suis prête à prendre ma vie en main. J’appelle toute personne handicapée de ne pas s’écarter et de refuser d’être marginalisée. Nous avons aussi des potentiels à exploiter malgré nos différents handicaps. Nombreux sont ceux qui tombent dans le piège de penser que si quelqu’un daigne les approcher, ils ne peuvent que faire des enfants. Cet atelier m’a rassuré et m’a remplie de confiance ».

Les participants ont été unanimes après les différents exposés et les séances de questions et d’échanges. Ils demandent que ce genre d’atelier  soit multiplié et  que  même les personnes handicapés éloignées dans les collines puissent en profiter.

Il  leur a été promis que des formations seront données aux handicapés ambassadeurs  afin qu’ils  les relayent  aux autres ainsi  plus d’handicapés seront sensibilisés sur la promotion et la pratique de la planification familiale.