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Depuis ce 16 Mai 2016, une campagne de réparation des fistules obstétricales  a été organisée par UNFPA. Ceci c’est dans le but de recruter des femmes souffrant de cas complexes de fistules obstétricales et dont la prise en charge nécessite une expertise internationale. Ces femmes proviennent principalement de 5 provinces à savoir Kirundo ; Muyinga ; Ngozi ; Makamba et Cibitoke.

C’est dans ce cadre que, ce Mardi 17 Mai 2016, quasiment tous les acteurs intervenant de la lutte contre cette maladie au Burundi ont effectué un déplacement au centre « Urumuri », seul centre national intégrant le traitement des fistules obstétricales dans ces prestations. Cette descente visait également à renforcer la synergie et la complémentarité des partenaires dans la lutte contre des fistules obstétricales comme l’a indiqué, dans son discours, Mme Suzanne Mandong, Représentante de UNFPA au Burundi.

« Nous sommes dans une complémentarité et non une compétition » a-t-elle renchérit.

Cette journée a été entamée par une visite guidée par le Docteur Brigitte Ndelema au Centre « Urumuri » de l’hôpital régional de Gitega.

De la résignation à l’espoir

Après un accueil chaleureux accompagné de chants et danses par les femmes se trouvant à ce centre, certains témoignages ont été partagés :

Cette mère de 8 enfants souffre de Fistule obstétricale depuis 1993. Son 9ème enfant n’a pas pu y survivre. Abandonnée par son mari qui l’accusait d’être ensorcelée, elle s’est résignée à vivre avec cette incontinence urinaire pendant 23 ans, élevant seule tant bien que mal ses 8 enfants. Aujourd’hui elle est animée d’une grande joie et d’une reconnaissance parce que non seulement elle va être traitée pendant cette campagne, mais elle est aussi remplie de l’espoir que son cauchemar prenne fin.

Quant à cette jeune femme elle a 17ans et vient de la province de Kirundo. Contrairement aux nombreuses autres femmes, elle a été soutenue par son mari. Elle n’avait jamais entendu parler de fistules obstétricales. C’est après une année d’incontinence sans comprendre ce qui lui arrivait, qu’elle a entendu parler du centre « Urumuri » et du traitement des fistules obstétricales qui s’y fait. Son cas connaît  déjà une évolution notable. L’incontinence n’est plus qu’urinaire et non fécale pour elle.

Une fistule réparée – La dignité retrouvée

Les différents intervenants, à savoir le Représentant du Ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida, le Représentant du Royaume de Belgique et la Représentante de UNFPA au Burundi, ont insisté sur le fait que toutes les forces doivent être réunies pour contribuer à l’éradication de cette maladie qui transforme un événement heureux et mémorable qu’est la maternité en un drame, une honte et humiliation pour ces  3750 femmes en attente de traitement de leur fistule obstétricale. Ce nombre ne fait que grandir chaque année avec 750 nouveaux. 

Les professionnels de médias ont de surcroît été interpellés sur le fait qu’ils ont un très grand rôle à jouer pour la sensibilisation de la population concernant les fistules obstétricales.

Dans le but de rassembler les forces des parties prenantes pour redonner le sourire, l’espoir et la dignité aux femmes souffrant de fistules obstétricales au Burundi, des experts internationaux ont été mis à la disposition du centre « Urumuri » pendant toute la durée de la campagne pour non seulement traiter les fistules mais aussi pour renforcer les connaissances du personnel soignant en matière de prise en charge des fistules, pour les femmes souffrant de fistules obstétricales.

Un pas franchi certes, mais encore du pain sur la planche

Le directeur de l’hôpital régional de Gitega qui héberge le centre «  Urumuri » a profité de cette occasion pour remercier tous les partenaires pour le soutien très louable qu’ils apportent à ces femmes souffrantes de fistules obstétricales. Cependant, beaucoup reste encore à faire. Ce centre «  Urumuri » étant le seul au niveau national pour traiter ces femmes, sa capacité est très réduite par rapport à la demande. Des besoins en termes de formation du personnel soignant et d’extension de matériels et locaux se font toujours ressentir.

Précisons que pendant cette campagne de traitement de fistules obstétricales, près de 90 femmes vont être opérées.  Ainsi ces femmes vont retrouver leur dignité et réintégrer leur communauté.